La baronnie Von Rawt (par le Baron Von Rawt)

 

Sommaire

 

Histoire

Galdûr Von Rawt était parmi les premiers nobles à suivre Henyas Fennovar et à lui faire confiance. Il l'épaula lors de la Guerre des Vassaux, avec une forte troupe de mercenaires. Il faut dire que Galdûr était un sacré baroudeur et un guerrier hors pair. Lors de la réconciliation, Henyas 1er Fennovar lui fit l'insigne honneur de lui octroyer une terre où s'installer. Mais Henyas n'aimait guère le tempérament belliqueux du baron récemment promu, aussi lui assigna-t-il des terres loin de la capitale, à la lisière des grandes steppes.

À la mort de Galdûr, ses descendants, qui sentaient l'opprobe royale sur leur lignée, n'eurent de cesse de faire les courtisans à la cour pour racheter leur crédit perdu. Malheureusement, le métier de courtisan est coûteux, si bien qu'ils mirent en vente, petits bout par petits bout, la baronnie Von Rawt.

Lors de l'invasion tri-impériale, la baronnie se réduisait à quelques terres pitoyables, le château (une sombre forteresse) et le village voisin. À la chute de Stalis, Wilbur Von Rawt était le tenant des titres de baron, et se retira dans ses terres, car les tri-impériaux ne maintenaient pas de cour. On se souvient de lui dans la baronnie comme "le Bon Baron", car il se consacra désormais, et sa descendance après lui, à l'entretien et la fructification de ses terres, grâce notamment à des moulins qu'il fit installer sur sa rivière afin d'exploiter le bois provenant de la forêt de M âchebaie qui se situait sur ses terres, et dont il racheta une grande partie à ses voisins.

Plus tard, ses descendants, moins industrieux, se consacrèrent à l'érudition et à l'exploration, vocation qui dura jusqu'au dernier et tragique baron Von Rawt, Sigmund.

Sigmund Von Rawt était un passionné de voyages, où il engloutissait tout son argent. En un rien de temps, toute sa propriété fut hypothéquée. Un bourgeois Stalisois, appelé Lafortune, lui même érudit, racheta à ses créanciers les dettes du baron. Comme il tenait à s'offrir une terre et des lettres de noblesse, il entreprit de ridiculiser les travaux de Von Rawt à l'Université royale, et accula le baron à la banqueroute. Il devint propriétaire légitime de la baronnie à la disparition mystérieuse de Sigmund (dont la rumeur disait qu'il fuyait ses dettes).

Deux ans plus tard, en plein hiver, le premier Homoventre apparaissait dans la baronnie.

Au début, les habitants et Lafortune lui-même s'amusèrent du phénomène. Mais chaque jour il en arrivait un nouveau !! Bientôt les Rawtiens ne supportèrent plus de se faire insulter à chaque coin du bois de mâchebaie, au détour de leurs moulins, à la sortie des bals populaires. Ils organisèrent des battues. En vain. Des gens revinrent effrayés de Mâchebaie en rapportant l'apparitions d'êtres étranges (les Sylvêtres) qui s'en prenaient aux bûcherons. Un beau jour, toute une expédition anti Homoventres disparut dans la forêt.

La peur s'installa, et les affaires de la baronnie, qui étaient jusque là florissantes entre les mains de Lafortune, périclitèrent. Puis au bout de dix ans, les jeunes revinrent dans la forêt et s'aperçurent que les Sylvêtres n'étaient pas belliqueux, pour peu qu'on ne les attaque pas. Et la vie reprit son cours. En plus déroutant, avec l'appréhension perpétuelle de croiser des êtres grotesques et inamicaux.

Mais pourquoi Lafortune ne prévint-il point les autorités royales ? Peut être avait-il peur d'être tenu responsable de la disparition de l'ancien baron, car les Homoventres étaient la preuve bien vivante de la véracité de ses récits ! Non, il s'acheta un beau domaine près de Stalis, transféra la bibliothèque des Von Rawt chez lui et nomma un intendant pour s'occuper de la baronnie, lui même se contentant du titre de Baron. Au cours du siècle et demi qui suivit, la situation se maintint, usant les nerfs de chaque intendant, jusqu'à aujourd'hui, où les autorités royales semblent prêter une oreille sidérée aux récits des voyageurs sur la baronnie. Une enquête sur place afin de déterminer si le Nonsense est la cause de ce phénomène est d'ailleurs en cours.

Gageons que les nerfs des enquêteurs vont être mis à rude épreuve...

 

Description générale

Carte de la baronnie des Von RawtLa baronnie Von Rawt est appelée Bavéra par ses habitants. C'est une contrée boisée, avec peu de terres mises en culture, mis à part autour de Maffrebourg. Ces quelques cultures sont des vignes et un peu de blé. Le vin blanc de Maffrebourg est réputé ne pas être des pires pour accompagner un bon Bartuk farci. Ou du foie gras de Bartuk. La ressource principale de Bavéra est son bois, qui est traité dans les deux moulins de la baronnie. On en exporte dans la région alentour.

Le nord de Bavéra est plus montagneux, avec un relief escarpé, couvert de végétation rase. C'est là que Galdûr a construit sa forteresse. La population est concentrée sur Maffrebourg et la forteresse. Les occasionelles cabanes de bûcheron dans le bois de Mâchebaie sont toutes abandonnées, les bûcherons supportant mal le contact avec les créatures d'homoventrie, surtout quand ils sont seuls.

 

 

Lieux particuliers

1. Le château des Von Rawt

On devrait plutôt dire une forteresse ! Cette massive demeure de granit ne manque pas de tours élancées, de plates formes d'aterrissage pour Schmürxzls et de grandes salles des fêtes, jadis conçues pour accueillir les tumultueux suivants de Galdûr. Une de ces salles servait jadis de bibliothèque aux barons, mais elle a été pillée et transportée par les propriétaires actuels à Stalis. Le château est constuit au centre d'un profond lac de montagne, et le seul moyen de s'y rendre est d'utiliser un esquif. Aujourd'hui cette demeure semble trop grande pour ses quelques habitants, 15 en tout.

Les habitants sont Klamm, l'intendant des Lachance, sa femme et ses deux enfants, Sordini son majordome et huit valets, bonnes et autres. Ils sont tous sévèrement déprimés et l'intendant pense à donner sa démission.

2. Le moulin seigneural

C'est une scierie, dont le mécanisme est basé sur une roue qu'entraîne le flux de la rivière. Il était beaucoup plus perfectionné que le moulin banal, mais les villagois ne s'en servent plus car la taxe seigneurale était trop élevée, et personne ne se résignait plus à traverser Mâchebaie. De plus sa situation en amont de la rivière ne facilitait pas le flottage du bois vers la scierie... Ce moulin est tout à fait à l'abandon.

3. Maffrebourg

Ses habitants s'appellent les maffrais. Le nom de la ville vient d'une ancienne légende prétendant que tous ceux qui ont suivi Galdûr pour s'installer ici n'avaient vraiment pas de chance, et que rien ne leur réussissait. Lors de la période de prospérité de Bavéra, les maffrais essayèrent démentir cette rumeur, qui semble aujourd'hui hélas confirmée...

Les Hiscontes ont d'ailleurs plusieurs expression typique faisant référence à ce village: "T'es maffré toi !" ou "Vraiment tu as la maffre !" ou "maffreux, va !", et qui désigne les gens qui n'ont vraiment jamais de bol...

Maffrebourd doit compter 150 habitants. Les maffrais sont pour moitié des bûcherons, pour moitié des vignerons. Le village compte un boulanger, et les quelques agriculteurs vivent en dehors des murs. Le maire de la ville est un grand consommateur d'herbes tranquilisantes. Il existe aussi un tailleur de pierres, qui répare toitures et maisons. La plupart des villageois s'approvisionnent au marché hebdomadaire qui se tient au relais de poste, et en profitent pour prendre leur courrier.

Le village est constuit en granit, avec de jolis toits en ardoise bleue. Il est entouré d'un mur d'enceinte ridiculement peu élevé,avec un fossé profond d'au moins un mètre et rempli de ronces(en prévention des incursions d'Homoventres).

4. Le moulin banal

Ce moulin sert à la fois de scierie, de presse pour le vin et de meule pour le blé. Il est la principale source de revenus de la baronnie. Les villageois ont établi un tour, avec chaque jour une profession différente qui s'en sert.

Cependant les vignerons accusent les bûcherons d'abuser, car ils ont droit à trois jours par semaine, et les meuniers accusent les vignerons de tacher la meule. Quant aux bûcherons, ils détestent cordialement les agriculteurs. Un jour, un homoventre fielleux a décleché une bagarre généralisée en semant la discorde entre usagers du moulin. L'homoventre a par la suite été occis, mais depuis les trois corporations se font la gueule. Le monstre ménager du moulin est particulièrement gras, et changé régulièrement.

Ah, si le moulin seigneural était moins loin, moins cher et moins en ruine....

NB: Lafortune, qui est particulièrement radin, refuse malgré les insistances des Maffrais de construire un troisième moulin.

"Z'avez qu'a aller au moulin seigneurial !

- Oui, monsieur le baron, mais les Homoventres....

- Il n'y a pas d'Homoventres sur mes terres !"

5. Le bois de Mâchebaie

Jadis ce bois plaisant était uniquement hanté par les buissons marcheurs, qui ne gênaient en rien les bûcherons. Les enfants y récoltaient des baies et des mûres délicieuses. On pouvait s'y promener en toute tranquilité. Mais depuis la malédiction, les bûcherons ne s'aventurent plus aussi loin dans le bois, de peur des Sylvêtres. Ils ont bien essayé d'introduire des termites, pour s'en débarasser, mais le remède était pire que le mal (normal quand on fait le commerce de bois), et les expéditions punitives des Sylvêtres redoutables. Donc un traité tacite entre les Sylvêtres du bois et les maffrais empêche les maffrais d'exploiter le plein potentiel du bois. D'ailleurs les sentiers ne sont plus entretenus et sont envahis de ronces (à moins que ce ne soit des buissons marcheurs). Les enfants vont toujours dans le bois, au grand effroi de leurs mères.

6. Le relais de la poste royale

Le relais ne se trouve pas vraiment sur la baronnie, mais c'est un centre de vie de la région et il mérite d'être noté. Les facteurs ont toutes sortes de plaisanteries sur les maffrais et leurs histoires d'homoventre. Il faut dire que les facteurs n'ont aucune raison de pénétrer dans Mâchebaie. Il leur arrive bien de croiser des homoventres, mais ils préfèrent les ignorer.

Le relais dispose d'une auberge réputée à son rez de chaussée, ou on vous sert un de ces foie gras de Bartuk... miam ! Et ce petit vin de Maffre... Il dispose en outre d'une écurie à Schmürxzls, d'une tour de contrôle et d'un petit centre de tri de lettres (ce relais ne dessert pas que la baronnie).

7. Le cratère étrange

On dirait un cratère météoritique. De temps en temps, il y apparaît un homoballon ou un homoventre. Tout le monde évite l'endroit...

 

Personnages notables de Bavéra

Max Chamel, le cuisinier du relais de poste de Bavéra.

Ce personnage est loin du cliché du cuistot jovial et sympathique, mais c'est une figure locale. Il est efflanqué et sombre, les yeux profondément enfoncés dans les orbites. Il est quasi chauve, avec des filaments de cheveux blancs qui pendent de sa tête par ci par là. C'est un véritable tyran dans ses cuisines. Son tempérament est plutôt taciturne, et il est très dur de l'étonner. Il est notablement misogyne.

On le voit souvent à Maffrebourg, dont il est originaire et où il est universellement respecté. Il y vient pour s'approvisionner en vin du pays, en pain et en foie gras de bartuk. Il discute les prix comme si sa vie en dépendait... On peut néanmoins s'attirer ses bonnes grâces avec une bonne recette de cuisine (le seul sujet dont il accepte de parler avec une femme) ou du bon vin, si on veut bien lui faire cadeau d'une bouteille. Il est bien avec tout le monde au village, et tout le monde l'aime.

Il serait un allié de taille pour les PJs, car il connait toutes les histoires de la région par le menu, et pourra sans doute les introduire dans le village.

Son avis sur la malédiction

- Maudits homomachins ! Ils ruinent le commerce ! Mais pourquoi ne nous envoit-on pas l'armée directement pour nous débarrasser de ces nuisibles, au lieu d'envoyer une poignée de glandeurs pour nous faire croire à une enquête ! 'Vous préviens, chuis pas dupe !

Bernard Maffreux, le maire de Maffrebourg

Les maffreux sont depuis la nuit des temps les maires de Maffrebourg. Bernard, la quarantaine bedonnante, tient à son standing de notable et il est toujours tiré à quatre épingles. Il prend tout le monde de haut, et surtout les étrangers, et plus encore les enquêteurs. Il ne veut surtout pas que des étrangers mettent le nez dans les affaires du comté. On peut le trouver dans sa demeure, la plus belle de Maffrebourg, ou en ville, en compagnie de notables. Il convient de le ménager si on veut être bien vu au village.

Citation type

-Bienvenue au ville, voyageurs. Achetez donc nos produits locaux, les meilleurs de la région ! Goûtez donc notre vin. Mâchebaie ? Non, il n'y rien à y voir, seulement des bûcherons qui font honnêtement leur travail. Je vous interdis de rentrer dans le bois ! N'allez pas me les déranger, hein ?

-Des homo - quoi ? Non, étrangers, il n'y a rien de semblable sur ma commune. Mêlez vous de vos affaires et ne me dérangez pas. Pas de vagues ou il vous en coûtera ! Oui ben vous pouvez brandir des ordonnances royales et même faire venir le roi en personne, je n'ai de compte à rendre qu'a monsieur l'intendant !

Ralco, le chef de la corporation des bûcherons

Il est massif, barbu, il sent la sueur et la sciure. Il est un peu cyclothymique et alterne accès de jovialité et sombre mélancolie. Surtout quand il a bu, et il a toujours une flasque de vin du pays sur lui. Il lui arrive parfois d'être violent. Personne ne l'aime, même parmi les bûcherons, mais le grand concours de lancer de troncs d'arbres l'a désigné comme chef. Si les PJ sont mal avec lui, les bûcherons leur feront la gueule par principe un jour ou deux, mais ce sera vite oublié (d'autant plus vite si on leur offre à boire).

Citation type

- POURQUOI TU ME REGARDES COMME ÇA ? TU CHERCHES DES CLAQUES OU QUOI ? TU CROIS QU'Y A PAS ASSEZ DES SYLVÊTRES POUR M'EMMERDER TOUTE LA JOURNÉE ? Allez, tire pas cette tête, je t'offre une bière. Ou plutôt non. Toi, tu vas m'en offrir une.

Les notables

Le maître vigneron, le maître meunier et le maître agriculteur. Ils se détestent tous trois cordialement, Si les PJs se lient avec l'un ou l'autre, le reste leur mettra sûrement des bâtons dans les roues... Et si les Pjs sont mal avec le maire, tous les dédaigneront. Les membres de leurs corporations respectives les imiteront en leur présence, mais loin de leurs yeux, pourvu qu'on leur serve à boire...

Richard Klamm, l'intendant.

Cinquante ans, en pleine dépression nerveuse. Il est le 89ième tenant du titre, un record pour un siècle d'intendance ! Il se désintéresse totalement du sort de Bavéra, déprime oblige. C'est lui qui a prévenu les autorités, discrètement car il ne veut pas perdre son crédit au près de Lafortune. Il veut bien aider les PJs pour peu qu'on lui demande, mais toujours discrètement. Il refuse de figurer sur un éventuel rapport. Ses enfants on très conscience de leur haute naissance, ne fréquentent pas le village et prennent tout le monde de haut. C'est leur mère qui les a éduqués comme ça. C'est dire si elle est aimable.

Citation type

-Oui, ce pays me fatigue. Ah, quand je pense à ma folle jeunesse à Rod-Ninos... Un pays civilisé ! Loin des ploucs et des manifestations débiles du Nonsense. Mais comprenez, si je démissionne ou si Lafortune apprend que je vous ai fait appeler, je ne retrouverai sans doute plus d'emploi... C'est pour ça que je vous demande d'être discrets. Méfiez vous du maire, ce plouc me cause déjà assez de souci avec ses histoires de moulin...

Les enfants

Les enfants connaissent tout le monde, et sont d'une aide précieuse tant que leurs mères ne leur interdisent pas de fréquenter des étrangers... ils connaissent bien la forêt.

Citation type

- Ma maman ne veut que je te dise qu'il y a des sylvêtres dans la forêt...

- Merci pour les bonbons ! Je vais te montrer où je les ai vus... le répète pas à Maman, hein ?

Sordini, le majordome du château

Il traverse tous les jours Mâchebaie à dos de Bartuk avec deux bonnes pour ravitailler le château au village. Il n'est pas très bavard, mais les bonnes en revanche...

Citation type

(Une bonne) : Ah oui mon bon monsieur, on traverse le bois tous les jours.

(Sordini) : Juliette, taisez vous ! Je vous ai déjà dit...

(La bonne, à mi voix) : mon joli, rejoins moi ce soir au moulin, et je vais t'en raconter, des histoires...

(Sordini) : JULIETTE !!!!

 

Liens

Les Sylvêtres

Les Homoventres

Les Homoballons

L'Homoventrie

Le journal de Voyage du Baron Sigmund Von Rawt

"La Marche des Homoventres", synopsis de campagne se déroulant à Bavéra et en Homoventrie

 


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