• Le Nouveau Codex, qui vient en complément des sortilèges présentés dans le Livre de Base, introduit une nouvelle classification des sortilèges : les sortilèges inventés par chaque peuple du monde sont désormais listés séparément, toujours par niveaux croissants. Vous trouverez donc les sorts des Hiscontes , des Aéro-Nains et des Nuagins, ainsi que les sorts S'Raal. Le système de magie reste commun à tous les peuples (faisons simple, tout de même).

• Même si les sortilèges qui suivent sont classés par peuples, il n'est nullement impossible à un mage d'un peuple donné d'apprendre à manier des sorts d'autres peuples que le sien, s'il y a quelqu'un pour les lui apprendre et s'il y arrive...

Sortilèges des Hiscontes

 Pas de sortilèges supplémentaires pour l'instant.

  Pas de sortilèges supplémentaires pour l'instant.

Sortilèges des Nuagins

La description détaillée des différentes spécialisations des mages nuagins se trouve sur la page des Précisions diverses sur la magie.

Presque tous les sorts nuagins sont accessibles dès le niveau Apprenti ou Mage, mais leurs paramètres et les possibilités qu'ils offrent évoluent considérablement en fonction du niveau de maîtrise du mage. Le niveau indiqué est le premier niveau auquel on peut avoir accès au sort ; les variations pour des niveaux plus élevées sont précisées dans la description du sortilège.

Petit nuage

Modeleur Neutre - 2 PE - Apprenti, Mage - A vue - pas de cible - un quart d'heure

Ce sortilège permet au mage de faire apparaître devant lui un petit nuage dont le volume, en gros, ne doit pas dépasser 1 mètre cube. Il peut en déterminer et en modifier la forme à son gré (y compris en le divisant en plusieurs nuages plus petits, d'un volume équivalent au total), et le faire se déplacer en l'air selon ses désirs et sans que cela n'altère sa forme, mais pas à une vitesse de plus de 15. Les mages utilisent souvent ce sort comme une sorte de "table à dessin", et pour reproduire la forme d'un visage, l'apparence d'un Nuagin ou d'une créature particulière, voire même représenter des cartes en trois dimensions : non seulement des cartes terrestres en relief, mais aussi (et surtout) des sortes d'hologrammes montrant les places des nuages-colonies les uns par rapport aux autres, leurs déplacements, etc. Comme la forme du nuage est directement liée à ce que le mage se représente en esprit, il n'y a aucun besoin de posséder par ailleurs une compétence en Dessin, Sculpture ou Cartographie pour obtenir un résultat parfait. Le nuage se dissipe au bout d'un quart d'heure. Au niveau Mage, le mage peut choisir de dépenser 1 PE pour conserver indéfiniment le nuage dans la forme qu'il lui a donnée précédemment, sans qu'il se dissipe ou se déforme, quelles que soient les conditions climatiques. Bien qu'inventé par les Modeleurs, ce sort est en fait utilisé par pratiquement tous les mages nuagins.

Dissiper un nuage

Modeleur Neutre - coût variable - Apprenti - Au toucher - 1 cible - moins d'une heure

Il arrive parfois que les Modeleurs aient besoin de dissiper un nuage, soit parce qu'il menace d'entrer en collision avec un nuage-colonie et de le déformer, soit parce qu'il risque de provoquer des dégâts sur des habitations nuagines, dans le cas d'un nuage de tempête. Ils ont alors recours à ce sortilège, qui leur permet, en touchant un nuage, de le faire disparaître dans l'air en un temps relativement court. Le coût en PE varie considérablement en fonction de la taille du nuage (et n'oublions pas que même le plus petit nuage se mesure en centaines de mètres, en largeur comme en hauteur...) :

La dissipation du nuage peut prendre plus ou moins de temps. Un Flocon ou une Île-de-blanc isolés disparaîtront instantanément. Un nuage de la taille de Griselimbes ou de Fils-de-neige se dissipera en quelques minutes ; pour un Castel-neige ou une Île-de-gris, plus épais et denses, cela prendra un peu plus longtemps, un bon quart d'heure ; un Fheulz ou une tornade, nuages très complexes et très actifs, mettront souvent plus d'une demi-heure à disparaître complètement. Un cyclone ou un grand front nuageux ne disparaîtra pas, mais se divisera en nuages plus petits et "inoffensifs". Seul un mage faisant montre d'une maîtrise exceptionnelle est capable d'influencer le cycle des nuages à l'échelle d'une grande perturbation s'étendant sur des centaines et des centaines de kilomètres ; mais si grands soient ses pouvoirs, il reste incapable de la dissiper tout entière, et ne peut que faire disparaître la partie qu'il peut voir jusqu'à l'horizon de là où il se trouve. Le temps que met un nuage à se dissiper peut paraître dépourvu d'importance, mais un délai plus ou moins court peut s'avérer au contraire vital quand il s'agit d'un cyclone sur le point de survoler une plaine stratosphérique !

Il est bien plus facile en magie d'amorcer le processus de dissipation d'un nuage que d'en faire naître un ou d'en changer la forme à grande échelle. Il est entendu qu'aucun mage nuagin n'aurait jamais l'idée de lancer ce sort sur un nuage-colonie habité... et d'autant moins que les mages qui s'y trouveraient, n'étant pas fous, ne manqueraient pas d'empêcher la dissipation du nuage.

Modeler un nuage

Modeleur Neutre - coût variable - Apprenti - Au toucher - 1 cible - 1 heure

Ce sortilège est l'outil par excellence des mages Modeleurs ; et si quelques mages d'autres spécialités le maîtrisent correctement, seul un Modeleur peut le manier assez bien pour produire des oeuvres vraiment admirables. Ce sort, comme son nom l'indique, permet au mage, pendant une heure, d'être capable de modeler un nuage, un peu comme on modèle de l'argile, pour obtenir une réalisation précise. Le mage n'a qu'à effleurer de ses doigts la surface brumeuse du nuage pour obtenir la déformation qu'il souhaite : repousser ou faire avancer la substance, lui donner une courbure plus ou moins arrondie ou droite... C'est selon ce procédé que les Modeleurs nuagins bâtissent tous leurs bâtiments dans la substance même des nuages. On ne peut pas vraiment dire qu'ils les creusent ou la sculptent, puisque la matière n'est même pas déchirée ou séparée en morceaux... Ils se contentent de l'infléchir, d'accorder sa forme à ce qu'ils souhaitent. Cette architecture étrange est pleinement en harmonie avec leur conception de la vie, qui les pousse à se fondre autant que possible dans leur habitat. Tant les parois extérieures que les volumes intérieurs s'attachent donc à imiter au mieux les formes naturelles et les volutes arrondis des nuages. Détail utile, les Nuagins n'ont presque aucun meuble : les volumes de rangement, les tables et les sièges sont prévus dès le départ dans la forme de la maison, et modifiés magiquement en cas de besoin.

Ce sortilège peut être utilisé à divers degrés : s'il est pratique et facile de s'en servir pour se ménager un abri grossier le temps d'une nuit au creux du volute dun nuage, il est nettement moins évident de le mettre en oeuvre lorsqu'on cherche à modeler une véritable maison, avec ses pièces et ses couloirs - quant à la réalisation d'un grand bâtiment ou d'un palais, elle ne peut se faire que si toute une équipe de Modeleurs unit ses talents. Le sort coûte 12 PE pour un Apprenti, mais diminue avec les niveaux : 10 PE pour un Mage, 8 pour un Enchanteur, 6 pour un Archimage, 4 pour un Transplanaire. Une heure passée à modeler grâce à ce sort permet de ménager dans un nuage un abri capable d'abriter cinq personnes, avec des parois grossièrement travaillées. Le mage peut choisir de s'imposer un malus plus ou moins grand, qui réduit sa Maîtrise magique au moment du lancement du sort, afin d'augmenter la taille ou le niveau de détail du résultat qu'il cherche à obtenir : -10% pour modeler une pièce confortable et aux parois décorées, ou pour réaliser un abri grossier mais plus grand, pouvant accueillir huit personnes ; -20% pour obtenir en une heure une salle superbe, ou un abri grossier mais très spacieux où douze personnes tiennent à l'aise. Il est également possible, bien entendu, de lancer ce sort plusieurs fois de suite, pour modifier, agrandir ou retravailler semblable "construction".

Mirage nuageux

Modeleur Neutre - coût variable - Apprenti - A vue - un nuage - 1 heure

Le mage peut, grâce à ce sortilège, créer un nuage ayant exactement la forme et l'apparence d'un être de son choix (plante, créature, personne...) ; il peut également ordonner à ce nuage de se mouvoir et de se déplacer de la même façon que l'être en question. Le mage n'a pas besoin que la personne ou la créature dont il veut créer le double illusoire soit présente, il lui suffit de se la représenter en esprit (il doit l'avoir déjà vue au moins une fois, et l'illusion sera d'autant plus réussie qu'il aura pu observer en détail son apparence, sa façon de bouger, sa démarche, etc.). Il dirige les gestes et les déplacements de cette nuée trompeuse à distance, sans avoir besoin de la garder dans son champ de vision, et il peut voir tout ce que "voit" l'illusion ainsi créée. Le coût du sort se compte par tranches de 10 points de TAI de l'être ainsi imité (y compris les tranches incomplètes) : 4 PE pour un Apprenti, 3 pour un Mage, 2 pour un Enchanteur, 1 pour un Archimage ou supérieur. L'illusion nuageuse ainsi créée n'émet jamais le moindre son : elle est extrêmement discrète, mais ne peut pas parler (rien n'empêche en revanche de compléter l'illusion par des moyens supplémentaires, magiques ou non). Toute personne apercevant un tel nuage doit faire un jet de Vigilance avec un malus de 5% : si elle échoue, elle ne se rend absolument pas compte qu'il s'agit d'un nuage et est persuadée d'avoir affaire à un véritable être vivant. Dans le cas contraire, elle voit bien qu'il ne s'agit que d'un mirage, mais reste assez perturbée par une imitation aussi criante de vérité. Le Chroniqueur est libre d'adapter la difficulté du jet de Vigilance selon que la personne qu'on cherche à tromper connaît plus ou moins bien "l'original" (par exemple, quelqu'un qui croise l'illusion d'un ami qu'il fréquente tous les jours sera difficile à tromper et n'aura pas de malus à son jet de Vigilance). Le nuage est opaque, mais fait de vapeur immatérielle, comme tout nuage : on peut le traverser sans difficulté et l'illusion est incapable de garder en main quelque objet que ce soit.

Parler à la forme d'un Arbre-pierre

Modeleur Neutre - 15 PE - Mage - Au toucher - un Arbre-pierre - 1 heure

Certains Modeleurs nuagins spécialisés dans la faune et la flore stratosphériques ont développé un lien particulier avec les Arbres-pierre ; ils sont capables d'entrer en contact empathique avec eux afin de les prier humblement de consentir à faire telle ou telle chose pour leur rendre service. Pour lancer ce sortilège, le mage doit garder un contact physique avec l'Arbre-pierre auquel il veut s'adresser (généralement en le touchant de la paume de la main ou en s'adossant à son tronc, mais tout contact permanent entre la peau et l'écorce est suffisant) ; il doit également, comme pour tout sort lancé sur un Arbre-pierre, opposer victorieusement son POU à celui de l'Arbre sur la Table de Résistance, afin de persuader l'Arbre-pierre de lui ouvrir son esprit et d'établir un lien temporaire avec lui ; s'il échoue, l'esprit de l'arbre lui reste fermé (cf les caractéristiques de l'Arbre-pierre dans la Flore du Bestiaire). S'il y parvient, il peut alors suggérer à l'Arbre telle ou telle modification dans la disposition de ses branches, grandes ou petites, de ses racines et même de son tronc ; l'Arbre l'écoutera et se conformera à sa prière. Le mage peut alors s'écarter de l'Arbre et observer : l'écorce de celui-ci s'amollit comme sous l'action de l'Ilph, et les branches, les racines et le tronc se disposent comme il l'a demandé. Les Arbres-pierres aiment assez peu se contorsionner de cette façon, mais ils gardent la position demandée pendant une heure entière, sauf dans des cas exceptionnels où ils trouvent que le Mage a exagéré et leur a demandé des acrobaties excessivement désagréables, auquel cas ils finissent par se redresser avant l'écoulement de la durée convenue. A tout moment pendant cette heure, le Mage peut reprendre son contact empathique avec l'Arbre et communiquer par télépathie avec lui ; comme l'Arbre est bien disposé à son égard, il peut éventuellement tenter d'en obtenir des renseignements ou lui poser des questions, mais n'osera jamais se permettre de lui demander un autre service, ni de modifier encore sa position. A la fin de l'heure, l'Arbre reprend lentement sa position originelle, et le lien empathique avec le mage est rompu. Un mage nuagin de niveau Enchanteur ou supérieur ne dépense que 10 PE pour lancer ce sortilège, mais quelle que soit sa puissance, il doit opposer son POU à celui de l'Arbre, afin d'obtenir son accord pour établir un lien empathique temporaire.

Sonder la brume du temps

Sibyllin Neutre - 5 PE - Apprenti / Enchanteur - un nuage - instantané / temps variable

Ce sortilège existe en deux versions, dont la première, chose rare chez les Nuagins, est directement accessible aux Apprentis, et la seconde réservée à ceux qui atteignent le niveau d'Enchanteur. Il permet au Sibyllin, en contemplant un nuage d'une certaine façon, de prévoir de façon peu précise, mais très sûre, de quelle façon il va évoluer dans un avenir proche : s'il va s'agrandir ou rapetisser, s'il va disparaître, s'il va se transformer en un autre type de nuage et lequel ; dans quelle direction il va se déplacer en gros (Nord, Sud-Est...) ; mais aussi de savoir s'il va donner bientôt de la pluie, de la neige ou de la grêle et dans quelle quantité, si une Tornade ou une Trombe va se développer à sa base et à quel endroit et avec quelle puissance ; ou, pour un Fheulz, si un orage ou un cyclone va naître en son sein, et quelle sera sa puissance. Bref, c'est un sort de météorologue. A partir du niveau Apprenti, le mage peut dépenser 5 PE pour obtenir ce genre de prévisions et avoir ainsi un aperçu de l'avenir du nuage conçernant les 1d6+3 prochaines heures (oui, c'est aussi une question de chance). Il ne peut cependant obtenir que le type de renseignement qu'il recherche (un de ceux qui viennent d'être énumérés) et le meneur de jeu ne doit pas lui donner d'informations très précises. En cas d'échec critique, le mage est persuadé dubien-fondé de ce qu'il prévoit, mais il se trompe du tout au tout. Ce sortilège a bien des utilités : il permet par exemple à un groupe de fantassins Nuagins de ne pas se retrouver isolés dans le ciel sur un nuage qui est sur le point de se dissiper, ou bien de s'abstenir de traverser un Fheulz au moment où un terrible orage s'y prépare justement. A partir du niveau Enchanteur, le mage peut connaître l'avenir à plus long terme : pour chaque tranche de 5 PE qu'il dépense, il passe un quart d'heure à scruter le nuage et obtient un aperçu de 1d3 prochains jours (ainsi un mage dépensant 10 PE consacre une demi-heure à une contemplation attentive qui lui permet d'abord de connaître les 1d3 jours à venir, puis les 1d3 suivants). Cette version plus complexe et plus efficace du sort permet au mage de connaître tous les types d'informations à la fois et de façon plus précise - mais il s'expose toujours au risque de faire des prévisions fantaisistes en cas d'échec critique. Ce sortilège est connu par une partie des Prêtres Sibyllins, et aussi par une partie des Modeleurs.

Restriction portant sur les sorts de lecture des nuages : ces sortilèges, qui sont marqués d'un *, exigent, pour être lancés avec quelque efficacité, que le mage contemple les nuages à l'oeil nu. Seul un Nuagin est donc capable de lire dans les nuages par cette magie sans y laisser ses yeux. Il serait théoriquement possible de pallier à cette restriction en se lançant à soi-même un sort de protection des yeux avant de lancer le sort de lecture et d'entamer la contemplation des nuages, mais il n'est pas sûr du tout que cela fonctionnerait effectivement.

Dans le sillage des nuages voyageurs *

Sibyllin Neutre - 6 PE - Mage - A vue - un nuage - temps variable

Là où les autres Nuagins ne peuvent qu'admirer les volutes d'un nuage, la subtilité de sa matière et les nuances de ses couleurs, les prêtres sibyllins savent lire dans ces volutes, dans ces formes et dans ces nuances, toute la vie passée d'un nuage depuis sa formation. En utilisant ce sortilège pour se concentrer sur un nuage, quel qu'il soit, le Sibyllin peut savoir l'âge du nuage, où il s'est formé, quels ont été ses déplacements dans la Stratosphère jusqu'à l'endroit où il se trouve à présent, quels grands courants aériens il a empruntés et à quels vents il a été soumis, quelles formes successives il a adoptées, comment et combien de fois il a fusionné avec d'autres nuages ou en a absorbés dans sa masse et lesquels, ou encore quelles précipitations il a portées et à quels phénomènes il a donné naissance (brouillards, tornades, trombes, arcs-en-ciel, Ilph...). Le mage mémorise ces informations et devient capable de retracer précisément la route d'un nuage dans le ciel, parfois sur des distances impressionnantes ; il peut ainsi refaire à l'envers le chemin du nuage, savoir à quels endroits ont eu lieu ses transformations successives, ses changements d'altitude ou de direction, et revenir à son lieu de naissance précis, et cela même si la configuration des nuages dans le ciel a complètement changé depuis !

Une dépense de 6 PE implique que le Sibyllin passe un quart d'heure à observer le nuage, ce qui lui permet de reconstituer son voyage en remontant d'un mois dans le passé ; il est souvent nécessaire de lancer le sortilège plusieurs fois de suite pour reconstituer l'intégralité de l'histoire d'un nuage, et Wholz sait l'âge que peuvent atteindre certains nuages... chaque tranche de 6 PE permet de remonter un peu plus dans le temps : au mage de savoir exactement ce qu'il cherche, et s'il pense pouvoir obtenir davantage en questionnant un passé plus ancien encore. Les Sibyllins utilisent généralement ce sortilège pour obtenir une information précise concernant, par exemple la présence d'un grand vent voyageur à tel endroit de la Stratosphère il n'y a pas longtemps, ou l'arrivée prochaine de tempêtes violentes, mais aussi pour savoir d'où viennent certains nuages qui leur paraissent étranges, de forme inhabituelle, ou qui appartiennent à une espèce qu'ils n'ont encore jamais rencontrée. Ce sortilège est également utile pour reconstituer précisément le parcours d'un nuage-colonie dans les vastes étendues de l'Empire nuagin.

Lire les Limbes *

Sibyllin Neutre - 6 PE - Mage - A vue - 1 heure

Les Prêtres sibyllins sont capables de lire la mémoire des nuages à l'état naturel, mais ils savent aussi, en les modelant d'une façon particulière, "écrire" des informations à leur surface, comme ceux de l'En-Bas écrivent à la plume sur du vélin. Tout Nuagin pratiquant cet la magie est capable de "sentir", rien qu'en regardant un nuage, qu'à tel ou tel endroit on y a modifié quelque chose pour y "écrire" sur telle parcelle de la surface du nuage. Ce sortilège, lancé à un tel endroit d'un nuage, permet à un Sibyllin de lire ce qu'un autre Sibyllin y a inscrit précédemment. Le mage doit observer le nuage avec une attention plus grande encore que pour plonger dans son passé, car il doit parvenir à y distinguer, parmi les formes, les substances et les nuances naturelles, quelles sont exactement les subtiles modifications qui ont été apportées par la magie pour leur insuffler un sens cohérent. Lancer le sortilège rend le mage capable d'entamer cette délicate interprétation, mais ne lui garantit pas qu'il parviendra à comprendre le sens dissimulé dans le nuage ; ce qui rend le sort parfois impossible à réussir, ce n'est donc pas la quantité d'énergie magique à mobiliser, qui reste relativement faible, mais la capacité du mage à se concentrer et à savoir bien regarder. Une fois réussi le lancement du sortilège, le mage passe une heure à tenter de "lire". Mais pour déterminer s'il réussit ou non à comprendre ce qu'il y a à lire, il doit faire un second jet, un jet de Maîtrise Magique seule appelé Jet d'Interprétation, et que viennent affecter les modificateurs suivants :

D'abord, certains nuages sont plus difficiles à lire que d'autres, car les informations qu'on y insuffle par magie ont davantage tendance à s'y confondre avec les informations que le nuage porte déjà en lui-même. C'est le cas de tous les nuages particulièrement brumeux et aux contours indistincts : les Griselimbes, les Fuselarmes, les Brumelandes, les Voiles-de-neige, et aussi les Fheulz, car ils sont troublés par des perturbations intérieures. Pour tous ces nuages, le Jet d'Interprétation est affecté d'un malus de -20%, quel que soit le niveau du mage. Si le mage à l'origine du sens que porte le nuage a volontairement rendu ce sens hermétique et difficile à déchiffrer, même pour un oeil exercé, un autre malus peut s'appliquer, en fonction de la façon dont le mage a lancé son sortilège d'écriture. Il est également possible que les informations déposées à la surface du nuage soient faites pour n'être compréhensibles qu'observées dans certaines conditions de luminosité, par exemple au soleil de midi, ou seulement au clair de lune, ou seulement quand la partie du nuage où sont "écrites" les informations est enflammée par l'éclat doux et progressif de l'Ilph (au lever ou au coucher du soleil) ou encore éclairée fugitivement par la lumière d'un éclair... si une telle condition a été posée au moment de "l'écriture" des informations et que le Sibyllin qui veut les lire ne l'a pas remplie, il subit un malus de -25%, car l'aspect d'un nuage change du tout au tout en fonction de la lumière qui l'éclaire : il risque fort de passer à côté de ce qu'il voulait trouver...

Un échec au Jet d'Interprétation signifie que le mage ne comprend pas le sens qu'il espérait trouver. Si le mage n'est pas passé loin du succès à son jet de dés, le meneur de jeu peut considérer qu'il a su tout de même déceler quelques bribes, et lui donner quelques fragments d'information elliptiques ; si le mage a franchement raté son jet, il ne retire absolument rien de sa tentative. En cas d'échec critique, le mage croit avoir réussi, mais s'est complètement trompé dans son interprétation, par exemple en prenant une partie de la mémoire naturelle du nuage pour un récit écrit par un Sibyllin (les conséquences d'un tel contresens peuvent se révéler fâcheuses). Un Sibyllin peut bien sûr s'y prendre à plusieurs reprises pour interpréter le sens d'un nuage ; mais chaque tentative, quel que soit son résultat, demande une heure de contemplation attentive, et parfois cruellement infructueuse...

Si le Sibyllin se croit capable de lire facilement le nuage en prenant son temps, il peut tenter de lire plus vite en passant moins de temps à regarder le nuage : il peut gagner un quart d'heure par malus de -5% qu'il s'impose lors du Jet d'Interprétation ; s'il va ainsi jusqu'à -20%, cela veut dire qu'il tente de saisir tout ce qu'il y a à lire d'un seul regard, d'un seul coup d'oeil, en une fraction de seconde. Une telle accélération est parfois vitale à la réussite de la lecture, lorsque le sens du nuage n'est lisible qu'à la lueur d'un éclair, ou lorsqu'un nuage est sur le point de disparaître... Il est possible, au contraire, de passer plus de temps à contempler un nuage afin de se donner plus de chances de découvrir le sens qui y est dissimulé : une demi-heure de contemplation supplémentaire donne un bonus de 5% au Jet d'Interprétation.

Confier un sens aux limbes

Sibyllin Neutre - 6 PE - Enchanteur - Au toucher - temps variable

Grâce à ce sortilège, qui utilise en partie la magie des Modeleurs, un mage sibyllin peut "écrire" à la surface d'un nuage comme sur un parchemin, mais d'une façon très particulière. En effet, il ne s'agit nullement de tracer des lettres ou des signes visibles, mais de modifier de façon à peine perceptible les volutes naturels du nuage, ses couleurs, ses nuances, sa texture apparente, selon les règles d'un langage que les Prêtres Sibyllins sont les seuls à connaître. Comme les Nuagins ne connaissent pas l'écriture, c'est là le seul moyen qu'a un Nuagin de conserver des informations à long terme ; les Sibyllins sont ainsi de véritables archivistes du savoir, ils sont la mémoire de l'empire nuagin et cela leur confère un pouvoir dont l'étendue est difficile à délimiter. Le plus étrange, c'est qu'un tel langage permet d'emmagasiner des informations qui pourront par la suite être "lues" à la surface du nuage, et cela quels que soient les changements de forme et de taille qui auront pu l'affecter par la suite, du moment qu'il ne disparaît pas entièrement et qu'il ne se change pas en un autre type de nuage. Les informations qu'un Sibyllin peut ainsi inscrire sur un nuage sont exactement les mêmes que celles que peut contenir un livre, d'une simple phrase à un récit entier. Inutile de dire que les Prêtres sibyllins n'utilisent pas ce sortilège pour s'envoyer quotidiennement des lettres, ni même pour rédiger leurs communications au Roi. Ils ne l'utilisent que lorsque le texte à écrire est d'une importance capitale et doit être gardé pour l'éternité... et surtout lorsqu'ils veulent qu'il ne soit accessible qu'à d'autres Sibyllins.

Pour lancer ce sortilège, le mage doit choisir un endroit donné à la surface du nuage, pour y "écrire" (y peindre, y insuffler, ou peut-être y modeler ?) le sens qu'il veut lui faire porter. Le mage passe rapidement les mains sur le nuage pour, en le frôlant, en infléchir les reliefs et les nuances comme il souhaite. La surface nuageuse qui sert à proprement parler de support est impossible à délimiter aussi précisément qu'un paragraphe ou une page d'écriture, mais en général, elle est bien plus étendue que son équivalent en écriture manuscrite. Il est cependant impossible à un mage seul de modifier la surface d'un nuage entier avec ce sortilège. Le mage ne peut donc pas "écrire" plus que ce que pourrait contenir une cinquantaine de pages d'un grimoire ; c'est déjà énorme, d'autant qu' "écrire" sur un nuage prend à un Sibyllin un temps en moyenne deux fois supérieur à celui qu'un scribe passerait à écrire l'équivalent sur un parchemin. Certains nuages sont naturellement plus rétifs à "l'écriture" que d'autres, car leur matière brumeuse est plus difficile à travailler : ainsi lorsqu'un mage veut confier du sens à des Griselimbes, des Fuselarmes, des Brumelandes, un Voile-de-neige ou un Fheulz, il subit un malus de -20% au moment de lancer ce sortilège.

Une fois le sens confié au nuage, un mage maîtrisant le sortilège "Lire les Limbes" sera capable de le comprendre en interprétant subtilement son aspect. Le mage peut décider de rendre volontairement le sens qu'il confie au nuage difficile à interpréter et à comprendre, en modelant le nuage de façon particulièrement complexe : pour cela, il peut s'imposer un malus de -10% au moment de lancer le sort, ce qui aura pour résultat d'imposer un malus de -10% au Jet d'Interprétation du mage qui tentera de lire sur le nuage. Le mage peut cumuler plusieurs malus de -10% sur un même "texte", mais ne peut pas dépasser -30% de cette façon. Le Sibyllin peut également faire en sorte qu'on ne puisse scruter le sens du nuage que dans certaines conditions de son choix, le "crypter", en quelque sorte : il peut décider, par exemple, que la surface où se trouve le "texte" ne sera lisible qu'observée à la lumière du zénith, ou seulement lorsqu'elle sera embrassée par l'Ilph (à l'aube et au crépuscule), ou seulement éclairée par la lumière de la lune, ou des étoiles, ou même d'un éclair, ou encore observée à travers un autre nuage... au mage qui tentera de lire le sens de découvrir comment et quand il devra s'y prendre ! Imposer une telle restriction fait partie de l'enchantement qui prête sens au nuage, et nécessite donc une dépense de 3PE supplémentaires, quelle qu'en soit la nature. Il est ainsi possible de rendre presque inaccessibles des trésors de savoir ou des secrets importants... mais les Sibyllins sages savent toujours ne pas en faire trop, et n'oublient jamais de cacher aussi quelque part des indices permettant de percer leurs énigmes.

Une fois confié au nuage, le "texte" perdure théoriquement aussi longtemps que le nuage lui-même. Il est possible au mage de doubler la dépense de PE au moment du lancement du sort pour ajouter à l'enchantement un élément qui empêchera le nuage de se dissiper ou de se changer en un autre type de nuage, et cela aussi longtemps que durera la magie... curieusement, la magie des Nuagins est telle qu'une fois cette précaution prise, il semble que la magie ne coure pas de risque de se dissiper, même après des centaines d'années. Les Sibyllins sont les gardiens de "bibliothèques de nuages" entières, qui regroupent, dans les meilleures conditions de conservation possible, dans de vastes salles creusées au coeur de certains nuages dont Geerta, des milliers de nuages de taille réduite, porteurs de toute la mémoire de l'empire nuagin, et qui seraient aussi anciens que le peuple nuagin lui-même : ils affirment que ces nuages-mémoires n'ont pas subi la moindre altération. Mais bien sûr, eux seuls peuvent le vérifier, car l'accès à un tel savoir est farouchement interdit aux étrangers.

En écoutant les murmures du Vent

Sybillin Neutre - 10 PE - Enchanteur/Archimage - A l'ouïe - Personnel - temps variable, au moins un quart d'heure

Ce sortilège pourrait être la preuve, pour ceux qui ne voudraient pas y croire, du lien étroit qui unit la magie, la religion et la prière chez les Nuagins. En effet les Prêtres sybillins, contrairement à ce que pourrait croire un étranger à la vue de leur grande puissance au sein de la société nuagine, ne sont pas une élite restreinte d'érudits magiciens avides de pouvoir. Ce sont d'abord des prêtres, et, à ce titre, les porte-paroles des Nuagins auprès des divinités. Pour lancer ce sortilège, un Sybillin doit se trouver au calme, c'est-à-dire ne pas subir de menace directe ou imminente et ne pas se trouver exposé à des troubles (douleur, cahots violents), et surtout il doit se trouver dans un lieu aussi silencieux que possible (c'est pourquoi le sort est impossible à lancer à proximité de gens qui discutent, de machines ou de mécanismes bruyants, ou de créatures poussant des cris ; en revanche, il est possible de le lancer au milieu d'un orage ou lorsque le vent assourdit tout le monde, même si cela est plus difficile pour le Sybillin). Le mage doit aussi savoir au nom de qui il entreprend le sortilège : en son propre nom, au nom d'un groupe de personnes (par exemple son groupe d'Aventuriers) ou d'une communauté entière (l'écelle ne peut pas s'élargir au delà de : "au nom des habitants de ce nuage") ; mais il ne peut pas lancer le sort au nom d'un groupe dont il ne ferait pas partie.

Le Sybillin se recueille, rentre en lui-même, et passe quelques instants à se remémorer le comportement et les actes, les siens et éventuellement ceux du groupe qu'il représente. Cela fait, il murmure quelques paroles magiques de prière à Wholz, en l'implorant de lui accorder la faveur d'entendre la voix véritable du Vent, puis il ne dit plus rien, ne pense plus à rien, respire à peine, et, de toute sa personne, écoute le silence. Il écoute le souffle du vent, qui ne cesse jamais complètement dans la Stratosphère, même par le calme le plus plat. Il écoute ce qu'un Nuagin même à peine à entendre et ce qu'un étranger à l'en-Haut serait totalement incapable de percevoir : de faibles souffles, des sifflements, des chuchotement, des froissements d'air, des sons si légers, si imperceptibles, qu'ils se dérobent toujours à des oreilles mortelles. Ces sons, selon tous les Nuagins, sont le Souffle de Wholz, la respiration de la Stratosphère. En se mettant ainsi à l'écoute du Wholstreem lui-même, il peut obtenir non pas des informations mais des pressentiments, des impressions confuses mais aussi certaines et infaillibles que la foi des Nuagins en leurs Dieux, concernant ce qui va advenir de lui ou du groupe qu'il représente dans les temps à venir. La nature de la prémonition obtenue dépend des épreuves que doit subir le groupe au nom de qui le Prêtre a prié de cette façon.

Un Enchanteur ne peut qu'obtenir un sentiment vague : à l'issue du sort, il aura acquis la conviction que l'avenir sera ou bien calme et serein, ou bien tourmenté et empli d'épreuves douloureuses pour le groupe représenté. Il peut par exemple pressentir une attaque ennemie prochaine (mais pas connaître l'identité des assaillants), ou bien savoir s'il est préférable ou non de lancer une attaque ou de se lancer dans telle ou telle entreprise maintenant (de la même façon qu'un prêtre consultant les augures avant une bataille, ou qu'un homme remarquant des présages favorables ou défavorables). Un Archimage peut tenter d'obtenir une certitude plus précise, par exemple en formulant muettement une question avant de prononcer les paroles du sortilège, mais les limites d'une telle précision restent à la discrétion du Chroniqueur en fonction du scénario ou de la campagne en cours. Il est bon de savoir que quelle que soit sa puissance, le Sybillin ne peut jamais savoir précisément à quel moment de l'avenir sa prémonition ou son pressentiment va se concrétiser. En termes de jeu, le Chroniqueur doit donner un faible aperçu au mage des événements "à venir", mais l'impression qu'il décrira au mage pourra se fonder aussi bien sur une attaque prévue pour quelques heures après, que sur la grande bataille qui n'aura probablement lieu qu'à la toute fin du scénario, voire à la fin de la campagne s'il s'agit d'une campagne en cours.

Diverses circonstances peuvent venir en aide au mage lors du lancement de ce sort. Le Sybillin bénéficie d'un bonus de +10% à son jet s'il y a très peu ou pas du tout de vent au moment de lancer le sort ; si le vent souffle plus fort (même s'il s'agit d'un orage), il bénéficie malgré tout d'un bonus de +5%. La présence d'Arbres-pierres dans les environs du mage a l'avantage de rendre plus fins et mieux audibles les nuances des sifflements et des murmures du Vent, et octroie un bonus (cumulatif le cas échéant) de +5%.

Seuls les Prêtres sybillins et certains Aquilons maîtrisent bien ce sortilège, ainsi que quelques rares Vagabonds ayant longtemps écouté les cieux silencieux de la Stratosphère au cours de leurs voyages.

  Pas de sortilèges supplémentaires pour l'instant.