Elles ressemblent à des couteaux, des fourchettes et des cuillères en argent avec des petites ailes parfaitement fonctionnelles, ainsi, parfois, que des rubans multicolores noués autour du manche qui semblent les aider à voler. Elles se déplacent en volant, forcément, mais peuvent également se déplacer au sol en faisant de petits bonds maladroits, d'autant plus que leur corps n'est pas très souple (à part les ailes).

Les fourchettes et certains couteaux ont des dents pour se défendre, et même les cuillères tentent parfois de donner des petits coups aux agresseurs si elles sont acculées. Toutefois, en cas d'agression, elles tentent surtout de fuir, aidées en cela par leur petite taille et leur vol agile.

Leur chant est composé de petits trilles joyeux et aigus ainsi que de longues notes presque mystiques, comme quelqu'un qui ferait chanter un verre en faisant glisser son doigt sur le rebord.

Les explorateurs, les érudits et, par la suite, les dresseurs, se sont longtemps demandés ce que mangaient les zargentrilles. On est maintenant en mesure d'affirmer qu'elles se nourrissent de rosée (recueillie au petit matin), de chaleur (n'importe quelle source) et de la lumière de la lune (ce que les habitants de la région d'origine des zargentrilles appellent moonshine). Ce régime a malheureusement tendance à les ternir, alors les zargentrilles sauvages ont pris l'habitude de se frotter contre l'écorce des arbres pour se nettoyer.

Les zargentrilles sont probablement apparues à la suite d'une manifestation du Nonsense, et peuvent se trouver à l'état sauvage dans des chateaux en ruines où elles font leur nids dans des assiettes creuses ou, en colonie, dans des chaudrons. La parade amoureuse consiste à se faire refléter la lumière l'une sur l'autre. Une des zargentrilles cherche alors un morceau de tissu qui servira de nid. L'acceptation par son partenaire dépendra de la qualité de ce tissu: pour une réussite assurée, il semble qu'une serviette soit parfaite. Les deux zargentrilles se posent alors côte à côte sur la serviette et s'y enroulent. Deux jours plus tard, le couple déroule la serviette pour révéler au monde une bébé zargentrille, d'à peine un centimètre de long, qui grandira et atteindra sa taille adulte en huit mois environ. Les nouveaux-nés ont déjà de petites ailes qu'ils agitent constamment, mais ils n'arriveront à voler correctement qu'à partir de deux mois. On voit parfois des jeunes zargentrilles jouer à s'attraper les unes les autres.

(A ce propos, les couteaux, fourchettes et cuillères correspondent chacun à un sexe, et lorsque des zargentrilles de deux sexes s'accouplent, ils donnent naissance à un bébé du troisième sexe.)

Si les zargentrilles sont par nature farouches, elles peuvent se dresser relativement facilement à condition de connaître par coeur et savoir réciter quelques passages d'auteurs celèbres (les Fleurs du Mal de Baudelaire semblent avoir beaucoup de succès, ainsi que le Jabberwocky de Lewis Carroll*). Il est ensuite possible de les dresser à découper la nourriture d'elles-mêmes et/ou en nourrir leur maître ; un tel dressage prend plusieurs mois, mais des zargentrilles dressées font preuve d'une grande habileté et d'un lien presque télépathique avec leur maître qui leur permet de coordonner leur vol avec ses mouvements. En échange, les zargentrilles nécessitent trois choses : d'abord, leur maître doit en prendre régulièrement soin et les polir à l'Argentine, car les zargentrilles sont coquettes ; ensuite il ne doit pas les exposer au danger, car si les zargentrilles sauvages peuvent se défendre contre des agresseurs pas trop gros, les zargentrilles apprivoisées sont timides ; et en dernier lieu, il doit leur faire la lecture pendant au moins une demi-heure chaque jour, car les zargentrilles apprivoisées adorent les histoires et la poésie. **

Les zargentrilles dressées les plus intelligentes peuvent varier un peu leur répertoire de tours, par exemple les couteaux peuvent couper d'autres choses (comme des cordes), les fourchettes et les cuillères peuvent ramasser et ramener des objets (dans la mesure du possible). Certains foyers entretiennent un élevage de zargentrilles, les considérant comme une marque de prestige. Les éleveurs et dresseurs les plus doués arrivent même à les faire servir n'importe quels invités, et non plus le seul maître qui les a dressés, mais il semble qu'un tel traitement ait tendance à les rendre schizophrènes (et croyez-moi, une fourchette volante schizophrène, c'est pas marrant).

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* Note de Tybalt : une telle mention d'auteurs appartenant à un autre plan du Multivers m'a fortement surpris lorsque j'ai lu pour la première fois cette description des Zargentrilles, retrouvée dans la bibliothèque d'un castel abandonné. J'en déduis, soit que Nicolaïos n'est pas natif de Fantasia et qu'il y a été transporté comme nombre d'autres Egarés ; soit que Nicolaïos n'est autre qu'un membre de notre Guilde, qui aurait temporairement adopté un nom inhabituel, pour une raison quelconque. Penser à en parler lors de notre prochaine réunion à Yrtao.

** Note de Tybalt : j'ai personnellement assisté à ces scènes de lecture fort étonnantes lors de mes voyages en Hiscontie et même ailleurs. Dans les milieux cultivés, il n'est pas rare que ces lectures donnent lieu à de véritables veillées en famille. J'ai pu constater que les zargentrilles et les chats s'apprécient mutuellement fort peu (les fourchettes prenant un malin plaisir à piquer l'arrière-train des chats, tandis que ceux-ci cherchent à mordre les petites cuillères ou à les tordre). Une seule fois, j'ai vu le chat se calmer instantanément et les zargentrilles observer un calme surprenant ; on lisait alors une oeuvre d'un certain Ward Phillips, qui aurait, d'après mes renseignements, fait partie des anciens Marcheurs des Plans.

FOR 4

CON 10 (sauvages), 7 (apprivoisées)

TAI 3

INT 14

POU 9

DEX 15

PV 6 (sauvages), 4-5 (apprivoisées)

Déplacement : 12-14 (vol), 3-4 (bonds au sol)

Bonus aux dommages : aucun

Armure naturelle : 0

Armure magique : 0

 

Compétences :

Athlétisme 20%

Cascade 50%

Vol 55%

Chantonner, gazouiller, babiller 70%

Servir à table 10% (sauvages), 40-60% (apprivoisées)

Obéir à un maître 00% (sauvages), 40-60% (apprivoisées)

Parade amoureuse 35-55%

Légendes 30%

Culture littéraire et poétique 40-65%

Survie : campagne et forêts 55% (sauvages), 30-15% (apprivoisées, d'autant moins qu'elles le sont depuis plus longtemps)

 

Armes naturelles :

• Piquer 40%, 1d3+1 (fourchettes uniquement)
• Couper/trancher 45%, 1d3+2 ou 3 selon que le couteau a été bien aiguisé ou pas (couteaux uniquement)
• Tapoter, taper 40%, 1d3 (cuillères uniquement)