La Varamyne

(synthèse rédigée en collaboration avec la naturaliste Loonce Selagnes)

 

S'il existe de nombreux récits et des rumeurs innombrables évoquant des créatures monstrueuses qui habiteraient l'Hiscontie, la Varamyne est certainement l'une des plus connues. Tous les érudits et les naturalistes qui se sont sérieusement penchés sur la question sont parvenus aux même conclusions : sa légende renferme une grande part de vérité. Et il y a là de quoi inquiéter les hiscontes et les autorités royales...

A l'heure actuelle, on a rassemblé plus de trois mille témoignages concernant la Varamyne, venant des quatre coins de l'Hiscontie. Elle se manifeste partout, voyage en permanence et se déplace très vite (on l'a vu apparaître un Chtonis à Rod-Ninos et un Pyrion à Olmart, autant dire qu'elle doit au moins savoir voler).

On ne dispose pas de description complète de la Varamyne, d'une part parce qu'elle ne se montre qu'une fois la nuit tombée, et toujours à l'écart des habitations et des sources de lumière, et d'autre part parce que personne n'a jamais pu comprendre quelle était exactement sa forme, ni même sa nature exacte. Les hiscontes qui en ont été victimes et qui en ont réchappé ne peuvent que transcrire des impressions, des apparitions subites et fugitives, des sentiments subjectifs, ce qui ne facilite pas le travail aux érudits qui s'intéressent au monstre. Cependant, en confrontant bon nombre de témoignages, on s'est aperçu que la plupart d'entre eux concordent en certains points. Voici lesquels :

La Varamyne ne paraît s'attaquer qu'à des gens isolés, plus rarement à des groupes de deux ou trois personnes, mais jamais plus. Elle n'apparaît pas directement aux yeux de ses victimes, mais se manifeste par une série de signes qui les conduisent à se rendre compte que quelque chose ne va pas ; lorsqu'elles prennent conscience qu'elles sont en danger, il est presque déjà trop tard. Les signes qui précèdent l'attaque de la créature sont tout d'abord une série de sons angoissants, qui paraissent venir de loin, avant de se rapprocher peu à peu. Les victimes se sentent encerclées petit à petit par une "présence" de plus en plus opressante ; cette présence n'a pas de forme visible, du moins au départ, mais lorsqu'on la "sent", on ressent aussitôt une impression d'inquiétude ; on devient nerveux, et cette nervosité précède la peur qui s'empare de la victime un peu plus tard. La Varamyne semble "jouer" avec ses victimes, ce qui a d'ailleurs conduit certains naturalistes à avancer la théorie qu'elle se nourrit de leur peur. Le grand nombre d'hiscontes ayant échappé au monstre après avoir été horrifés par lui, comparé à celui, relativement peu important, des blessés graves et des disparus, semble prouver la pertinence de cette hypothèse.

Un autre signe avant-coureur de l'attaque est le chant plaintif qui s'élève autour de la victime, souvent accompagné de cris stridents, aigus, insupportables. Certains racontent aussi avoir entendu des chuchotements dans l'ombre, des mots prononcés à un rythme rapide et apeuré, sans pour autant pouvoir distinguer ce qu'ils disaient. Après cela, la créature frôle sa proie - les témoignages divergent quant à la texture de sa peau : pour certains, elle est froide et reptilienne ; pour d'autres, recouverte d'une fourrure soyeuse ; pour d'autres encore, métallique et brûlante comme de la fonte en fusion. Une fois les victimes apeurées, la Varamyne passe à l'assaut : elle fait jaillir de l'obscurité un de ses appendices, souvent une main crochue aux griffes énormes qui tente de saisir la personne, fouette l'air en sifflant, puis disparaît aussi soudainement qu'elle est apparue. Plusieurs personnes parlent aussi de visages, aussi blancs que s'ils étaient faits de farine, et flottant dans l'air, diverses expressions (peur, tristesse, mépris, rire dément) figées sur leur faciès comme sur des masques de théâtre.

Généralement, les témoins ayant réchappé de leur rencontre avec la créature racontent s'être mis à courir dans la nuit sans même chercher à savoir où ils allaient, tant ils étaient terrifiés par la chose qui les pressait de toutes parts. C'est d'ailleurs ce que semblait vouloir la Varamyne (car elle paraît douée d'une intelligence au moins égale à celle d'un homme, et dotées d'une cruauté rare) : affoler ses victimes, les poursuivre, les faire courir en tous sens, jusqu'à les rendre folless de terreur. Beaucoup de ces gens ont d'ailleurs été retrouvés au petit matin par leurs proches partis à leur recherche : prostrés sur le sol, tremblant de froid et de peur, ensanglantés de multiples estafilades causées par les griffes de la créature. Certains avaient passé toute une nuit à courir à l'aveuglette, traqués par leur invisible tortionnaire ; quand celui-ci semblait disparaître, c'était pour réapparaître quelques instants après, et ce pendant plusieurs heures. Pour les plus faibles, la peur leur avait ôté l'esprit et ils furent incapables de surmonter leur traumatisme. D'autres ont pu guérir, grâce à l'assistance de médecins compétents. Bien entendu, témoigner était pour eux une expérience difficile, car elle les obligeait à revivre leurs tourments, instants par instants, afin de fournir le plus d'informations possible aux naturalistes. Ceux qui l'ont fait ont pensé pouvoir aider à capturer ou à terrasser le monstre... hélas, malgré toutes les tentatives de battue systématiques organisées par les Milices locales dans différentes régions, il a jusque là été impossible de trouver le moindre indice concernant la Varamyne, qui semble n'avoir ni repère, ni repos. Le pire, c'est que le temps n'a pas d'emprise sur elle, puisqu'elle hante les nuits des hiscontes depuis déjà près de deux cents ans. Quelques érudits pensent d'ailleurs qu'il s'agit non d'une créature, mais d'une espèce comportant plusieurs individus. La question reste ouverte... mais il sera difficile d'en apprendre plus.

Les témoins qui ont le plus intéressé les naturalistes sont les rares qui ont failli être emportés par la Varamyne - comme nombre de malheureux l'ont été à tout jamais sans qu'on puisse leur venir en aide - et lui ont échappé de justesse. Ceux-là racontent la curieuse sensation de vertige qu'ils ont ressenti alors que la présence se resserait autour d'eux de plus en plus étroitement, et que la nuit environnante était remplacée par des ténèbres opaques. Ils couraient pour échapper au monstre, mais n'avaient plus l'impression d'avancer ; à certains, il a même semblé que le temps s'arrêtait et que leur corps partait en fumée. Urkande, l'un des érudits à s'être le plus intéressés au mystère de la Varamyne, rapproche ces impressions de celles des mages transplanaires, lorsqu'ils s'apprêtent à traverser l'Entremonde pour voyager à travers les plans. La créature aurait-elle tenté d'emporter ses victimes dans un autre monde ? mais dans quel but ? possèderait-elle une cache quelque part dans le Multivers ?

L'affaire est loin d'être résolue...

 

Renseignements :

Fréquence :

légendaire.

Nourriture :

inconnue, sans doute la peur de ceux qu'elle torture.

Taille :

change à tous les instants, de minuscule à gigantesque.

Indice de légende :

9

Armes naturelles connues :

griffes, chant, aura de peur et d'effroi.

Déplacement :

rapide et incessant.

 


La Varamyne, pour BaSIC

 

Il serait inutile de vous donner des caractéristiques précises. La Varamyne se manifeste uniquement sous forme d'impressions, de sentiments, d'angoisses, qui ont été décrites en détail plus haut. Voici cependant quelques données pour ses appendices physiques :

- chant lancinant et plaintif ; petits cris, piaillements, croassements déformés et ricanements ;

- souffle chaud sur la nuque de la victime ; frôlements brefs ;

- main crochue jaillissant de l'ombre : 45% de chances de toucher, apparaît trop près de la victime pour que celle-ci puisse Esquiver ou Parer avec une arme. Inflige une estafilade sans gravité (1d3 ou 1d3+2) avant de replonger dans l'ombre. Disparaît quel que soit le résultat de l'attaque. Réapparaît à intervalles plus ou moins réguliers pour lacérer sa proie (les blessures deviennent de plus en plus graves : faites passer les dégâts de 1d3 à 1d6, voire 1d8 si la personne attaquée ne peut pas s'échapper rapidement).

- parfois : deux mâchoires garnies de dents, mais jamais reliées à quoi que ce soit d'autre (ni crâne, ni patte), flottant dans l'air, mordent et disparaissent. Dégâts : 1d4-1d6.

Le but n'est pas de tuer, mais de faire souffrir... la Varamyne est immensément cruelle.

D'autres fois, le Nonsense se mêle aux pouvoirs de la Varamyne. C'est ainsi qu'une victime a été soufflée par une gigantesque explosion nocturne, après avoir entendu un chant étrange pendant un quart d'heure, alors qu'elle se promenait seule dans la campagne. L'explosion n'ayant été provoquée par rien de logique, il s'agit donc d'une manifestation du Nonsense.

Il est difficile de savoir si ce genre d'effets phantasmagoriques spontanés est susceptible d'affecter le monstre. De même, on ignore totalement s'il est possible de blesser la Varamyne ou de la tuer. Elle semble immortelle, à moins qu'il ne s'agisse de plusieurs créatures et non d'une seule.

 


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