La magie noire en Hiscontie

 

Interdits et transgressions du Code Esotérique

Comme tous les Hiscontes sont censés le savoir, la pratique de la magie en Hiscontie est réglementée par le Code Esotérique, un complexe corpus de lois, de restrictions et d'interdits précisant l'usage de tous les sortilèges existants à ce jour, les modalités présidant à la création de nouveaux sortilèges, et la façon dont on juge des litiges où est impliquée la magie. En théorie, toute magie, du moindre sorcelet domestique jusqu'à la tentative d'ouverture de portail menant à un autre monde, entre dans le cadre du Code. Le Code prévoit tout, juge tout, règle tout, car sans le Code, la magie proliférerait en Hiscontie, et si c'était le cas, comme la magie attire le Nonsense, l'Hiscontie sombrerait dans le chaos le plus complet.

Bien entendu, ce n'est que la théorie. De multiples infractions au Code Esotérique sont commises tous les jours, et toutes ne sont pas punies avec la même sévérité. Mais les autorités royales et les autorités magiques restent redoutablement strictes sur le sujet : on ne plaisante pas avec la magie. Un mage n'est pas un bricoleur de sorts, ni un savant fou qui s'amuse à tester n'importe quel enchantement sans précaution, ni une personne pouvant s'autoriser à utiliser sa magie à sa guise. Il faut que cela se sache et que le contrôle magique reste fermement ancré partout dans le pays ; aussi les exceptions et les indulgences sont-elles très rares. Même une infraction minime au Code est sanctionnée ; par une simple amende, certes, mais il serait fou de prétendre y échapper. Ce serait passer pour un "magillon", un de ces mages qui refusent de se soumettre au Code et finissent généralement par se retrouver frappés d'une interdiction définitive de pratiquer la magie au bout de quelques jours à peine, lorsqu'ils ne disparaissent pas dans les Geôles pour une durée mal déterminée... La simple possession d'un artefact ou d'un objet quelconque imprégné d'une magie ne respectant pas le Code, est considérée comme un délit (recel de magie illégale), et ce, même si le possesseur ignore jusqu'à la présence de magie dans l'objet qu'il possède. Les seules exceptions concernent les erreurs de manipulation des Apprentis, qui bénéficient de l'indulgence des Gardemages et de l'Institut (mais pas de celle de leurs maîtres... et la sanction d'un maître vaut largement celle des autorités), et les manifestations du Nonsense au cours du lancement d'un sortilège, lesquelles manifestations sont imprévues par définition et difficiles à empêcher. Et encore, il reste souvent à établir si le mage, en usant de tel sortilège dans tel endroit à tel moment, n'avait pas pris trop de risques d'attirer le Nonsense...

La conséquence logique de la politique du Roi et du Maître-Mage Royal en la matière est une chasse aux sorciers impitoyables. Si l'on prend à la lettre le texte du Code, toute infraction au Code Esotérique, même très mineure, est qualifiable de magie noire (aussi appelée "sorcellerie"), et celui qui l'a commise est un sorcier. En fait, seuls les mages coupables d'infractions à répétition ou de transgressions particulièrement graves sont appelés ainsi. La définition de la magie noire étant extrêmement large, il en existe une infinité de formes. Mais l'habileté des autorités royales et magiques consiste à toutes les rassembler par amalgame sous une ou deux figures lugubres, dangereuses, et à concentrer en elles toutes les craintes de la population, afin de favoriser la délation vis-à-vis de toute personne soupçonnée, voire simplement soupçonnable de magie noire. Dans l'esprit de la majorité des Hiscontes, le simple nom de "magie noire" ou de "sorcier" suffit à évoquer l'image terrible du Nécromancien encapuchonné de ténèbres, faisant danser des squelettes dans les cimetières à la pleine lune ; ou celle de la sorcière ricanant sur son balai infernal pour se rendre au Sabbat, entourée de chimères tout droit surgies du Grand Absurde ; ou celle de l'Alchimiste, dont les recherches transsubstantificatrices n'aboutiront jamais qu'à de gigantesques explosions ou à des catastrophes magiques susceptibles de ravager des quartiers ou des villages entiers.

Evidemment, tout n'est pas si simple. La magie noire ne se résume pas à ces figures caricaturales ; et si la légitimité du Code Esotérique était si grande et son infaillibilité si assurée, il n'y aurait nul besoin d'amalgames aussi réducteurs... N'importe, cette peur habilement distillée permet l'identification rapide de toute personne pratiquant la magie noire. Dans bien des cas, ce ne sont que de fausses alertes, mais mieux vaut trop de suspects que pas assez, n'est-ce pas ?

Le marché noir de la magie

Il existe effectivement un marché noir de la magie en Hiscontie, mais attention : un petit marché noir, redoutablement difficile d'accès, extrêmement cher et pas forcément meilleur que le marché légal. Acquérir un sort soit de faible puissance, soit s'écartant faiblement du Code, s'avère relativement facile, ne serait-ce qu'en cherchant bien au Marché du Grand Tout. Mais dès qu'on cherche quelque chose, soit de plus puissant, soit de franchement illégal, d'abord, cela devient très compliqué et très long ; ensuite, attention les prix... et attention tout court : les gens qui vendent ce genre de choses sont extrêmement regardants sur la discrétion de la clientèle. S'ils pensent avoir affaire à quelqu'un qui utilisera étourdiment un sort illégal, et par là les mettra en danger (car les Gardemages savent parfaitement s'y prendre pour déterminer l'origine d'un sortilège, remonter au mage qui en a dessiné le hiéroglyphe et à ceux qui se sont chargés de le diffuser), ils préféreront largement éconduire le client, voire se débarrasser de lui (en le tuant tout simplement, ou même en le dénonçant pour avoir cherché à se procurer des sorts illégaux !) que risquer de se compromettre. Quant aux mages qui ont le front de créer des sorts illégaux vraiment très puissants, il n'y en a pas trente-six. Deux ou trois au grand maximum... leur nom seul vaut une fortune en or et en cristal.

Les sorciers

A l'image de la magie noire, les "sorciers" qui la pratiquent sont extrêmement divers par leurs sortilèges, leurs pratiques et leurs motivations. Qu'est-ce qui peut bien pousser un mage, quel que soit son niveau ou son statut social, à renier les règles du Code Esotérique, à se placer en marge de la société respectable, à encourir les peines les plus graves et à risquer à chaque seconde de se retrouver avec la Garde Royale et les Gardemages sur le dos ? Certainement pas une broutille, et encore moins la simple envie d'être un rebelle à l'ordre établi. Les "rebelles" existent ; quel mage n'a pas dérogé au moins une fois au Code, même pendant ses études de magie, simplement pour le plaisir de la transgression ? Quel enchanteur n'a pas rêvé de faire ses recherches dans la liberté la plus complète, sans devoir déposer un formulaire à l'Institut chaque fois qu'il entreprend la création d'un nouveau sortilège, sans devoir accepter la présence d'un "assistant" charger d'inspecter ses travaux jugés par trop "risqués" ? Mais pour être un sorcier, il ne suffit pas de se mettre à ignorer le Code. La plupart de ceux qui s'y prennent ainsi finissent en prison, comme tous les "magillons". Pour être et rester sorcier, il faut savoir dissimuler. Il ne suffit pas de s'isoler pour créer et lancer de nouveaux sorts sans autorisation, de se trouver une "façade" honnête alors qu'on étudie les magies interdites... il faut aussi savoir se mettre à l'abri des sorts de détection de la magie, lancer des sorts de camouflage, des sorts-leurres, s'y prendre assez bien pour que tel sort illégal passe pour une manifestation du Nonsense... il faut savoir faire comme si de rien était, se présenter régulièrement à l'Institut, discuter de bonne amitié avec les Gardemages pour endormir un tant soit peu leur méfiance. Il faut savoir se méfier des confidents et des "taupes-magie", ces jeunes mages que l'Institut charge d'entrer comme apprentis auprès des Maîtres-Mages soupçonnés de magie noire, afin de confirmer ou d'infirmer lesdits soupçons par une curiosité débordante, des yeux promeneurs et quelques innocents sortilèges de détection... Bref, la magie noire n'est pas un simple passe-temps que l'on pourrait se permettre de temps en temps, ou une deuxième vie distrayant quelque peu de la première à l'occasion. La magie noire est un choix qui bouleverse une vie entière. Et une fois que l'on a choisi la magie noire, il devient extrêmement difficile de faire marche arrière sans échapper aux conséquences : malgré toutes vos précautions, l'Institut a eu vent de certaines rumeurs, il recherche quelqu'un dans votre quartier, dans votre village, peut-être vous... On a vu de paisibles vieillards être arrêtés par les Gardemages pour cause de pratique intensive de la magie noire dans leur première jeunesse. On ne plaisante pas avec la magie au gouvernement, on ne le dira jamais assez !

Qui sont donc les mages prêts à vivre une telle vie, à prendre de tels risques ? Eh bien, ils se répartissent en une multitude de groupuscules plus ou moins secrets, rarement nombreux, souvent très recherchés par les autorités royales ; mais leur statut est radicalement différent d'une minorité à l'autre : dans certains cas, ce sont de francs criminels, aux intentions véritablement maléfiques, vraiment dangereux, que l'on ne peut faire autrement que poursuivre pour les empêcher de mettre à exécution leurs sombres projets ; mais dans d'autres, ce sont simplement des mages suffisamment déterminés pour mettre le doigt sur les problèmes de droit magique que l'Institut a vaguement ou mal résolus, et dont les tenants et les aboutissants ressortent parfois de véritables dilemmes et de problèmes d'éthique extrêmement difficiles à affronter. Petit tour d'horizon de ces pratiquants de magies noires...

Magies noires, magies grises...

Les Nécromanciens

Le "nécromancien" est sans doute la plus employée et la plus efficace des figures plus ou moins légendaires entretenues par les mages légaux dans l'espoir de tenir la population dans une peur et une haine constantes de toute magie noire, afin d'éradiquer celle-ci entièrement, par délation et plus encore par simple dissuasion. De fait, les vrais Nécromanciens sont les premières victimes de la fausse image que l'on entretient à leur sujet. Ils passent pour de sombres sorciers avides de pouvoir, désireux de lever des armées entières de morts et de changer les vivants en zombies dociles. De tels individus existent, mais ils se nomment eux-mêmes les Thanatarques, et ils ne sont qu'une poignée. Les Nécromanciens, eux, sont tout aussi rares, mais nettement mieux intentionnés. Ce sont généralement des mages par ailleurs tout à fait respectueux des lois et attachés au Code ; ils sont même plutôt doués et souvent pourvus d'un parcours plus qu'honorable dans la hiérarchie magique ; nombreux sont les Maîtres-Mages parmi eux. Mais tous sont animés d'un esprit particulier, qui leur fait poursuivre, depuis leur apparition dans les années 1600, ce qu'on pourrait appeler une utopie magique. Comme leur nom l'indique, ils cherchent en effet à entrer en contact avec les morts, voire à les ramener à la vie si possible, dans le but de "faire avancer la science magique" et de rendre service à la population. Magiquement, il s'agit de capter les dernières traces de conscience intime et végétative qui restent dans un corps un certain temps après sa mort, et de les raviver pour relancer l'ensemble des processus vitaux (l'autre facette de l'opération, redémarrer le muscle cardiaque et éliminer les séquelles physiques du vieillissement ou de la dégradation du cadavre, est un jeu d'enfant pour n'importe quel mage : seule la "récupération" de la vie à sa racine la plus profonde avant qu'elle ne se dissipe complètement est vraiment complexe). L'opération est très difficile, mais pas impossible : des mages de leur niveau peuvent tout à fait y parvenir, et y sont d'ailleurs parvenus.

Or, dans les faits, la pratique de la Nécromancie pose un problème qui, bien qu'étant exactement inverse de celui de l'euthanasie dans notre monde réel, aboutit au même genre de questions insolubles : si l'on parvient à contacter un mort et que celui-ci souhaite être ressuscité, doit-on accéder à sa demande ? (Ne riez pas : il se trouve que tous les morts ne désirent pas nécessairement revenir à la vie) Si une famille souhaite ressusciter un mort sans que l'on puisse connaître auparavant les volontés de celui-ci, que faut-il faire ? Y a-t-il un droit fondamental du mort à être ressuscité, ou un droit pour les vivants de refuser son retour à la vie, et qui doit en décider ? Etc. Les Nécromanciens tentent de plaider leur cause à l'Institut Pyramidal en avançant les multiples avantages de la Nécromancie : elle permettrait de résoudre les problèmes d'héritage, de testaments disparus ou incompréhensibles, de remédier à l'injustice des enfants morts-nés ou morts en bas âge, les époux séparés par le tombeau, et bien d'autres situations douloureuses de ce genre. Mais leurs tentatives régulières sont jusqu'ici restées vaines , car, quoique le problème se pose véritablement, l'écrasante majorité des érudits et des dignitaires de l'Institut Pyramidal reste actuellement farouchement opposée à la pratique de la Nécromancie. A l'époque actuelle, les Nécromanciens mènent une vie anxieuse, toujours dans la crainte d'être découverts ; ils prêtent leur assistance à ceux des Hiscontes qui connaissent leur secret sans le trahir, recevant parfois de menues récompenses, selon qu'ils demandent ou non un salaire et selon ce que leurs "patients" peuvent leur offrir. Ils vivent souvent en déplacement permanent, offrant discrètement leurs services un peu partout, ici ressuscitant un enfant à la demande d'une mère, là un jeune homme à la demande de son amant, ailleurs partant à la recherche d'un ami ou d'un parent à la demande d'un mort qu'ils ont contacté, etc. Si les Aventuriers croisent un jour la route d'un ou plusieurs Nécromanciens, ils se retrouveront probablement en face de véritables dilemmes ; les affaires de Nécromancie sont extrêmement complexes en terme d'éthique, et il se pourrait bien qu'ils se retrouvent finalement avec d'amers regrets ou de cruels doutes sur la conscience... Une chose est sûre : presque tous les Nécromanciens sont des mages sincèrement de bonne volonté, et pourvus de la ferme conviction que la magie nécromantique n'est autre que la branche la plus avancée de la médecine magique.

Les Thanatarques

Thanatarque, par TybaltContrairement aux Nécromanciens, les Thanatarques correspondent presque entièrement à la figure assez caricaturale du "nécromancien" telle que les Hiscontes se le représentent. Ce sont effectivement des sorciers assoiffés de puissance, dont les recherches nécromantiques ne visent nullement à prolonger la médecine magique, comme le font les Nécromanciens, mais au contraire à changer les morts en outils de combat redoutablement efficaces. Il faut dire que la figure légendaire du "sorcier leveur de morts", que l'on trouve encore dans les contes et les récits à la veillée des campagnes hiscontes, et que le gouvernement utilise allègrement, remonte en fait aux anciennes chroniques historiques, qui ne font elles-mêmes que relater une triste vérité : celle d'un des pans les plus sombres de la Guerre des Vassaux, dans les années 890 après J.

C'est au temps où le Code Esotérique n'existait pas encore que des mages se mirent en tête d'asservir les morts. Pompeusement autoproclamés Thanatarques, "Seigneurs des morts", ils cherchèrent à redonner vie à toutes sortes d'êtres théoriquement trépassés depuis plus ou moins longtemps, à seule fin de s'en faire obéir comme d'esclaves absolument soumis et dévoués, voire comme soldats. Pendant la Guerre des Vassaux, les Thanatarques furent considérés comme des mages comme les autres et utilisés en tant que tels par les seigneurs de guerre révoltés contre Henyas. Il était si pratique, quand on venait de perdre une bataille, de faire appel à eux pour relever tous ses soldats morts, dont les rangs étaient en outre augmentés par les morts de l'ennemi ! Mais dès la rédaction du Code Esotérique, les Thanatarques furent bannis de la cour du Roi et de toutes les baronnies. Depuis lors, la population les hait autant qu'elle les craint. Les souvenirs de la Guerre des Vassaux sont trop affreux pour s'éteindre, même après des siècles de paix relative... A l'époque actuelle, les Thanatarques sont très peu nombreux ; ils fomentent bien des complots, des machinations, des coups d'état, des révolutions, rêvent à des légions de morts surgissant des cimetières, mais ils n'ont pas les moyens de concrétiser ces fantasmes de puissance. Heureusement, car leurs opinions politiques sont encore plus détestables que les monstres qu'ils cherchent à créer...

En termes de théorie magique, la manipulation consistant à animer un cadavre pour en faire un zombie ou un esclave dévoué est beaucoup plus facile que ce que cherchent à faire les Nécromanciens. En effet, contrairement aux Nécromanciens, dont tous les efforts tendent à ranimer dans un corps la vie et la conscience de la personne même qu'était ce corps avant son décès, les Thanatarques ne se préoccupent nullement d'animer dans un cadavre la conscience même qui y a vécu ; ils se contentent d'y insuffler une forme de vie très primitive, presque végétative, plus ou moins propre à développer une conscience intelligente selon leur besoin du moment. L'être ainsi ranimé n'a plus rien à voir avec ce qu'il a été pendant sa vie précédente : il n'a aucun souvenir, ignore jusqu'au nom qu'il portait ; si la vie conférée par le sortilège est très primitive, le défunt ranimé ne possède aucune de ses anciennes compétences et c'est parfois tout juste s'il sait marcher ou tenir un objet. Après de telles précisions, il devient inutile d'ajouter que les Nécromanciens et les Thanatarques n'ont rien en commun et s'opposent farouchement quand ils sont confrontés les uns aux autres. Ajoutons, pour terminer, que les dernières sociétés de Thanatarques ont été rudement atteintes par l'arrestation et le remplacement d'Obscante, le Maître-Mage Royal, qui pratiquait leur magie et constituait leur plus solide espoir de renouveau (voir, mais seulement si vous êtes Chroniqueur et non joueur, le scénario du Livre de Base, "Karyanda la Mayeucienne").

Les Mayeuciennes (ou Mayeuticiennes)

Les Mayeuciennes figurent parmi les plus anciens groupes de "gens de magie" en Hiscontie ; leur pratique magique remonte à l'arrivée dans le pays des futurs Hiscontes, lorsque la magie puissante n'était pas encore réservée aux spécialistes, mais existait aussi sous forme de traditions magiques entretenues dans certaines régions et certains villages par des personnes que l'on appelait alors rarement "enchanteurs", bien qu'ils en eussent les pouvoirs, mais qui portaient des noms liés au domaine spécifique d'application de leur magie dans la vie de tous les jours : Forge-maux (voir plus loin) Ventremages (mages liés à la cuisine, à la qualité des aliments et souvent aux activités festives et carnavalesques), Parleurs des Bois (ancêtres lointains des Sylvomages actuels chargés par le Roi de l'entretien des forêts), Sourcils-bleus ou "Hommes aux longs chapeaux" Mayeucienne, par Tybalt(illusionnistes liés au théâtre, à divers spectacles semi-magiques, à la fabrication d'artefacts peu puissants mais très utiles, et souvent conteurs ou Chroniqueurs en même temps que magiciens). Parmi eux, les Mayeuciennes étaient des femmes douées de pouvoirs magiques concernant la fertilité, la procréation et tout ce qui avait trait à l'accouchement des enfants. Elles étaient capables de déterminer si une femme était enceinte et depuis combien de temps, d'assurer le bon déroulement de la grossesse, de faciliter l'accouchement et de favoriser la survie de l'enfant dans les premières années. Elles étaient également capables de remédier à la stérilité ou à l'impuissance, de prédire quel serait le sexe de l'enfant, et parfois - mais dans des conditions bien précises, par exemple si un couple n'avait d'enfants que du même sexe, ou si la pauvreté des parents pouvait à leurs yeux justifier le besoin d'un enfant mâle capable de travailler tôt - de le changer, du moins si elles pouvaient intervenir dans le premier mois. Les Mayeuciennes étaient toujours des femmes, car la pratique et, disons, l'éthique particulière de cette forme de magie, la Mayeutique, l'interdisait aux hommes.

Peu nombreuses mais jouissant d'une réputation extrêmement favorable qui dépassait souvent le cadre de leur village, ces Mayeuciennes vinrent pourtant à disparaître progressivement au fur et à mesure que la magie hisconte se formait des cadres érudits, des lois avec le Code Esotérique, et se restreignait, empêchant les "gens du commun" de se prétendre mages, et réservant ce genre de pratiques risquées à des praticiens déclarés, généralement des Mages ayant passé par les circuits devenus classiques des études magiques, c'est-à-dire les écoles de magie prévues pour ça. Les quelques Mayeuciennes qui souhaitèrent continuer à pratiquer leur métier durent soit devenir Mages tant bien que mal par l'intermédiaire de ces écoles, soit entrer dans l'illégalité, qui implique toujours une certaine discrétion. Mais la plupart finirent par renoncer, partir en retraite magique, choisir un autre métier, et à peu près partout, les anciennes formes de magie s'éteignirent avec leurs dernières pratiquantes. En 2020 après J, les Mayeuciennes en Hiscontie ne sont pas plus d'une quinzaine.

Elles étaient encore une petite cinquantaine avant l'affaire Karyanda (voir le scénario du Livre de Base... mais seulement si vous êtes Chroniqueur ! joueurs, renoncez !), car les autorités magiques se montraient relativement conciliantes à leur égard (la Mayeutique ne constituant pas vraiment une magie noire dans la mesure où elle respecte le Code Esotérique et a pour seul défaut d'être pratiquée par des mages non assermentés) mais le colère du Roi contre Karyanda, figure emblématique de la Mayeutique, a provoqué une vague d'arrestations et d'interdictions de magie dans leur milieu. Cependant, l'heureux dénouement de l'affaire et la réhabilitation finale de Karyanda semblent ouvrir la voie à une reconnaissance de leur magie au sein de la magie institutionnalisée : les dernières Mayeuciennes à avoir hérité de cette magie sans passer par les écoles ou l'enseignement d'un Maître-Mage devraient se voir accorder le statut de Mages assermentées à titre exceptionnel (NdT : si vous avez joué "Karyanda la Mayeucienne" mais que ça s'est mal terminé pour Karyanda, il en est bien sûr tout autrement pour ces malheureuses. C'est bien entendu à vous de nuancer ce background en fonction de ce que vous avez effectivement joué ou non.)

Flous juridiques et horizons magiques...

(page en cours de rédaction !)

 

 

*

 


Retourner à l'Index de l'Hiscontie