Moeurs et culture hiscontes

 

Crimes et châtiments

La peine de mort existe depuis toujours en Hiscontie ; elle ne peut cependant être appliquée qu'avec l'accord du Roi lui-même. Jusqu'au dernier moment, celui-ci peut décider de gracier le condamné. Le Roi a également le pouvoir de gracier n'importe lequel de ses sujets, quel que soit son crime. Bien entendu, il fait usage de ce pouvoir avec parcimonie, accordant quelques faveurs judiciaires à ses gardes ou à ses agents lorsqu'ils sont en mauvaise posture.

Après la peine de mort, la pire condamnation possible est l'exil vers le terres instables. Le condamné est abandonné seul, sans armes ni vivres, au plus lointain des contrées instables. Le Nonsense seul décidera de son sort...

Jusque vers 1500, on enfermait les criminels les plus dangereux dans des bagnes : ils y étaient enchaînés par les bras, à peine assez alimentés pour survivre. Les bagnes en question n'étaient autre que des colonnades en demi-cercle à ciel ouvert (bien qu'étroitement surveillées). Ils étaient construits dans les endroits les plus sauvages, infestés de bêtes fauves. Les gardes y avaient pour ordre de défendre leur vie, mais pas celle des prisonniers, qui étaient dévorés vivants et mouraient dans d'atroces souffrances... ces bagnes furent abandonnés vers la fin de la dynastie des Fennovar, étant jugés trop cruels.

A l'époque actuelle, les geôles sont des prisons sombres et humides, mal entretenues, où les prisonniers vivent dans des conditions d'hygiène peu enviables. Mais ils sont nourris et relativement bien traités (sauf en cas de mutinerie, bien entendu), et leur séjour est presque moins pénible que la misère au quotidien dans l'un des quartiers pauvres des grandes villes.

Marchands et commerçants

Les marchands itinérants parcourent l'Hiscontie, selon un circuit souvent fixé par des villes-étapes où ils font halte à intervalles réguliers. Ces marchands se déplacent dans des caravanes, souvent à dos d'animaux, sur lesquels ils entassent leurs marchandises ; ceux qui peuvent acheter un engin à vapeur, ou qui sont capables de le construire et de l'entretenir eux-mêmes, en font leur magasin mobile. Ces engins sont des sortes de croisement entre une rame de métro, une locomotive, une camionnette et un étal de commerçant. Bien entendu, les caravanes sont souvent victimes des raids de brigands et de pillards (bien que leur nombre ait considérablement diminué depuis la période tri-impériale), aussi plusieurs marchands décident-ils parfois de s'associer pour voyager ensemble, augmentant ainsi leurs chances de pouvoir se défendre. S'ils croisent en chemin des représentants du Roi ou des Maîtres-Mages, ils n'hésitent pas à leur servir de moyen de transport rapide, en échange d'un coup de main en cas de mauvaise rencontre.

Ces marchands itinérants font le commerce des tissus (laines et étoffes grossières qu'ils vendent aux paysans, les plus fines étant destinées aux bourgeois et aux nobles des villes-étapes), des produits manufacturés de toutes sortes (vaisselle, instruments d'écriture, quincaillerie, souvent quelques armes de qualité moyenne), et plus rarement des denrées alimentaires : viandes (conservées dans du sel), fruits et légumes (dont la conservation nettement moindre nécessite de puissants enchantement de froid pour être allongée).

Il n'est pas rare que les membres d'une même famille s'orientent, l'un vers le commerce nomade, l'autre vers le commerce sédentaire, et que les deux conservent des contacts réguliers par entraide et échange de clientèle : un marchand d'épices rares installé dans une grande ville du Sud vendra une partie de ses épices à son frère itinérant à chacun de ses passages, afin que celui-ci aille les vendre au Nord et lui rapporte une partie des bénéfices l'année suivante. Chaque membre de la famille fournit une publicité gratuite à l'autre en faisant du bouche à oreille à ses clients : "Vous vous rendez à Kar-Andya, mon brave ? ne manquez pas d'aller visiter les "Epices Pourpres", c'est une boutique très raffinée. La preuve, c'est là que je me fournis..." Ou bien : "Besoin d'une pierre à aiguiser pour votre épée ? passez voir mon frère, il est justement de passage en ville, il tient son comptoir à l'entrée Ouest, passez le voir, etc."

Tous les marchands itinérants qui jouissent d'une certaine réputation ne manquent jamais de tenir comptoir à Stalis quelques mois durant. Certains s'y installent même pour de bon et deviennent au fil du temps de véritables "piliers" du Marché du Grand Tout qui restent toute l'année. A leurs côtés, une multitude de marchands tiennent des stands pour quelques semaines seulement, tandis que d'autres s'installent sur des emplacements minuscules, attendant de faire des bénéfices conséquents pour agrandir leur étal...

La "grande illusion"

Un phénomène récent chez les gens de la nouvelle génération hisconte (vers 2000-2020) est ce que de nombreux érudits ont appelé la "grande illusion". En effet, nourris pendant leur enfance par les récits des exploits héroïques de leurs ancêtres, beaucoup de jeunes gens sont persuadés de pouvoir devenir un jour, eux aussi, des héros de légende. Le problème, c'est qu'ils ont un peu trop tendance à se faire des illusions sur les difficultés du parcours. Trop nombreux sont ceux qui ont disparu corps et bien dans les contrées instables, après être partis un beau matin en emportant leurs affaires et une simple épée ou les quelques sortilèges appris trois semaines auparavant.... si de telles motivations et un tel empressement face à l'aventure ne peuvent que réjouir les autorités royales sur l'avenir des expéditions vers l'extérieur, il ne faudrait pas non plus que toute une génération soit victime du Nonsense et des bêtes sauvages, faute d'avoir pu s'armer convenablement face aux périls qu'ils représentent...

*

 


Retourner à l'Index de l'Hiscontie