Le Croiseur de guerre des Nains de Ciel

 

Taille : grande.

Equipage minimum : entre 20 et 30 hommes d'équipage (en comptant les servants des machines de guerre). Peut également accueillir une quarantaine de guerriers.

Résistance : moyenne ou bonne (entre 4 et 9 points d'armure).

Capacité à vide : 70 points de TAI d'équipement ou de quoi faire tenir une quarantaine de guerriers.

Autonomie : un mois et demie à deux mois selon l'équipage et les stocks de nourriture embarqués, deux semaines au grand maximum s'il y a des troupes embarquées à transporter et à nourrir aussi.

Milieux : aérien uniquement. Les projecteurs anigravitation permettent cependant à un croiseur de filer en rase-motte au-dessus d'un nuage du sol d'une île stratosphérique, donc de prendre part à des combats "terrestres". Un croiseur peut se poser sans problème sur une plaine stratosphérique ou une cité volante.

Croiseur de guerre aéro-nain, pixelisé par Tybalt.

Le Croiseur de guerre constitue l'arme principale de la flotte de guerre des Aéro-Nains, mais aussi le type de vaisseau le plus pratique et le plus polyvalent qu'ils aient jamais développé. Les premiers Croiseurs sont apparus assez vite chez les Nains de Ciel. Lorsque tous les Nains étaient enfermés dans la Nef et que leur survie dépendait de celle du vaisseau, les ingénieurs du clan Joen mirent au point des engins volants de taille moyenne, au départ des sortes de barges volantes rudimentaires dotées uniquement d'un système de propulsion et d'une plate-forme accueillant les guerriers ; ces ancêtres des Croiseurs avaient pour but de repousser les animaux sauvages du Haut-Ciel et toutes les sortes possibles d'agression, mais elles n'avaient pas encore un usage spécifiquement militaire, et servaient aussi bien aux ouvriers et aux artisans qui venaient réparer, embellir ou améliorer la coque extérieure de la Nef. Par la suite, durant le très long voyage qu'accomplit le peuple aéro-nain dans le ciel de Fantasia, le clan Joen et le clan Orpol s'associèrent pour créer un modèle particulier de vaisseau aussi peu coûteux, simple et efficace que possible, capable aussi bien d'assurer des missions de patrouille, d'escorte, d'exploration dans la Troposphère des pays instables, que des missions à but directement militaire, de défense des cités volantes ou de conquête du contrôle d'un espace aérien. Ainsi naquit le Croiseur, qui ne devint le Croiseur de guerre qu'au moment des premiers combats qui opposèrent les Nains de Ciel aux Nuagins quand les cités volantes pénétèrent dans les domaines stratosphériques de leur empire.

Le modèle du Croiseur ne connut étonnamment pas de modifications profondes par la suite, mais on lui apporta une multitude d'améliorations de détail et de nombreuses adaptations ou déclinaisons en vaisseaux plus spécialisés furent réalisées à partir d'une même structure de départ. Cela explique que de nombreux vaisseaux des flottes militaire et civile présentent manifestement des airs de parenté avec les Croiseurs de guerre, alors que les vaisseaux radicalement différents par leur forme ou leur mode de propulsion sont finalement beaucoup moins répandus. Notons que la standardisation des vaisseaux de guerre qu'a permis le succès du Croiseur reste toute relative, puisqu'en souvenir de la très ancienne tradition de joyeux bricolage qui a fondé toute l'histoire de l'aéronautique naine, on ne se prive pas de rajouter des moteurs ou des pièces, ou d'aménager bizarrement les coques, lorsque le besoin s'en fait sentir. Ainsi la description qui suit est à nuancer fortement, car aucun Croiseur n'est la réplique exacte d'un autre, et chacun possède ses signes particuliers permettant souvent de le reconnaître au premier coup d'oeil (hélice ou réacteurs complémentaires, arbalètes de coque logées dans les flancs ou canon à vapeur remplaçant l'éperon de proue, pièces de blindage surajoutées témoignant d'anciennes avaries, mais aussi peintures de guerre, parfois même peintures magiques de protection, etc.).

Un Croiseur de guerre aéro-nain est essentiellement constitué par une coque très allongée et assez étroite, à fond plat, dont la forme simple et épurée, belle, presque fragile, rappelle assez celle d'une galère antique. Il ne faut pas se fier à cette impression de fragilité, car si tous les Croiseurs ont une coque en bois, cette coque est renforcée de l'intérieur par une seconde coque en plaques de métal apposées derrière les planches de bois, ce qui fait qu'elle est beaucoup moins facile à enfoncer ou à briser qu'elle n'en a l'air. Deux ponts la partagent en deux étages superposés, l'étage supérieur accueillant les pièces d'artillerie telles que les krafs (lance-vapeur) ainsi que les troupes embarquées, l'étage inférieur servant de cale à provisions et de salle des machines pour les projecteurs antigravs. Un troisième "étage" est formé par le pont supérieur, celui sur lequel se tient l'équipage pour manoeuvrer et qui accueille les pièces d'artillerie de pont telles que les balistes de flancs ; généralement, c'est là qu'on se bat. A l'arrière, chaque étage comprend une salle des machines permettant d'accéder aux tuyères ou hélices propulsives. A la proue et à la poupe, le pont supérieur est rehaussé par un château avant et un château arrière, qui se résument chacun à un étage supplémentaire assez petit, auquel on accède par un simple escalier. On y place souvent une catapulte ou une baliste. De façon générale, on ne peut disposer sur les ponts supérieurs que des machines à la structure relativement légère, et non de lourds engins comme les lance-vapeur, car en cas de tempête et de tangage ou de roulis excessif, les pesantes chaudières des krafs briseraient leurs amarres et balaieraient le pont à toute allure en brisant tout sans qu'on puisse les arrêter pour les arrimer de nouveau, et c'est un risque que les Nains de Ciel ne veulent pas courir. C'est pourquoi les krafs sont postés sur les ponts inférieurs, ce qui permet de les arrimer solidement à la sous-coque métallique de l'aéronef. L'armement du Croiseur est complété par un impressionnat éperon de métal qui prolonge directement le fond de la sous-coque métallique, ce qui lui confère une grande solidité.

La sustentation d'un Croiseur est assurée par trois projecteurs antigravitation aménagés les uns derrière les autres sous la coque. Les membres d'équipage du clan Orpol, qui possèdent la plupart des Croiseurs, savent manoeuvrer et entretenir ces projecteurs antigrav, mais ignorent leur mécanisme exact, dont le clan Joen conserve jalousement le secret ; aussi seuls les ingénieurs du clan Joen sont capables d'effectuer des réparations approfondies sur cette partie de l'appareil. Les châteaux avant et arrière renferment chacun un jeu de mâts métalliques télescopiques portant des hélices verticales (un peu comme celles de l'Albatros dans Robur le Conquérant, mais en plus petit et en plus pratique). On les déploie comme moteurs de secours en cas de panne d'un des projecteurs antigrav. Grâce à cette précaution, même lorsqu'il n'y a plus qu'un seul projecteur antigrav en état de marche, un Croiseur peut encore se maintenir en l'air (mais la manoeuvre est nettement plus délicate, et en cas de tempête, les hélices sont beaucoup plus vulnérables au vent que les projecteurs antigrav).

Pour se propulser dans la Stratosphère, les Croiseurs utilisent généralement de puissants réacteurs à fusion fixés à la poupe par un système de bras articulés qui permet de les orienter à volonté, tenant ainsi lieu de gouvernail. Ces réacteurs à fusion sont un autre secret du clan Joen ; mais de toute évidence, à voir leur aspect usé et les réparations fréquentes qu'ils demandent pour ne pas dysfonctionner à l'improviste, ce sont des matériaux de récupération dénichés on ne sait où sur Fantasia, et non des inventions parfaitement maîtrisées. Ils sont moyennement fiables, mais tellement utiles quand ils marchent que tout le monde s'accommode très bien de quelques pannes en contrepartie. Il faut dire que ces réacteurs fonctionnent avec un combustible léger et peu encombrant : des sortes de piles ou de cellules d'énergie, que seuls les mécaniciens du clan Joen savent se procurer on ne sait où et brancher convenablement. Toutefois, les capitaines d'une partie des Croiseurs refusent de dépendre de ces réacteurs pas totalement fiables, et ont préféré équiper leur aéronef d'une grande hélice propulsive à la poupe, actionnée par des chaudières à vapeur alimentées par du charbon ou de la tourbe (dans la Stratosphère, on peut se procurer ces deux ressources en exploitant certaines plaines stratosphériques, du moment que les Nuagins ne s'en mêlent pas trop).

Un Croiseur possède aussi deux hauts mâts faits d'un alliage métallique complexe et très résistant, qui s'enracinent solidement dans la sous-coque métallique de l'engin. On peut y hisser une large voile rectangulaire sur chacun d'eux quand le besoin se présente. Et quand il n'y a pas de vent et que les réacteurs à fusion sont en panne ou que l'hélice propulsive est brisée ? Le Croiseur est condamné à faire du sur place. Mais ça arrive très rarement...

Le rôle prépondérant des Croiseurs de guerre dans la protection des cités volantes et des colonies stratosphériques des Aéro-Nains n'est plus à prouver et reste toujours aussi important à l'heure actuelle ; en témoignent les nombreuses pertes que subit la flotte dans cette catégorie de vaisseaux durant les affrontements sporadiques mais meurtriers entre Aéro-Nains et Nuagins. C'est pourquoi le clan Joen, chargé de la construction de tous les vaisseaux de la flotte militaire (à l'exception des Perce-Orages que le clan Orpol se réserve), continue à construire de nouveaux Croiseurs à un rythme soutenu dans les immenses chantiers volants des cités de Joenor et d'Engren.

 

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